« Nous refusons de prêter notre nom à un régime d’occupation » .
La musique doit-elle boycotter Israël ? Un casse-tête pour les musiciens auquel se cognait récemment Radiohead, puisqu’à la différence de Gorillaz ou encore des Pixies, le groupe refusait de céder à l’appel au boycott culturel vis-à-vis d’Israël lancé par le mouvement BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions). Malgré les prises de parole virulentes de nombreux artistes et organisations qui demandaient au groupe britannique d’annuler son concert, la bande de Thom Yorke montait sur scène à Tel Aviv le 19 juillet dernier. Le musicien affirmait quelques jours plus tôt sur Twitter : « Jouer dans un pays ne veut pas dire cautionner son gouvernement ».
Lors de son passage dans la région, Acid Arab a adopté une autre stratégie. Hervé Carvalho et Guido Minisky se produisaient la semaine dernière à Haïfa et à Jaffa, mais uniquement dans des « salles palestiniennes », lors d’évènements « organisés par des promoteurs palestiniens », comme le rapporte Libération, à partir d’une interview donnée par le duo au quotidien Haaertz.
Le groupe s’est également exprimé sur sa page Facebook, en Anglais et en Arabe :
« Dans le passé, nous avons joué trois fois à Tel Aviv. On était assez naïfs pour croire que notre projet musical pourrait briser les barrières et que nous pourrions jouer pour les personnes israéliennes « bonnes » [« good » en Anglais] et « justes » [« right » en Anglais]. Mais nous avons récemment réalisé qu’il s’agissait d’une tâche impossible, car le gouvernement d’Israël, dont nous considérons que la politique est basée sur le rejet et l’occupation, est présent dans tous les aspects de la vie culturelle à Tel Aviv. »
Une décision vis-à-vis de laquelle leur collaborateur Gilbert Cohen, alias DJ Gilb’R, producteur et patron de Versatile, s’est dit « un peu énervé, mais surtout attristé » comme le rapporte Libération via Haaertz, il s’agit pour lui d’un « piège qu’ils avaient réussi à éviter pendant des années ».