La Potion est de retour pour une saison 3 !
Cette semaine, suivez-moi au cœur de l’exposition « Les Vivants » au Tripostal à Lille, en compagnie de la commissaire Juliette Lecorne et de l’anthropologue Bruce Albert. Au programme : art et philosophie chamanique, anaconda cosmique et enjeux écologiques du temps présent.
Ces chants, enregistrés en 2015 pour la collection Petites Planètes, sont ceux qu’on peut entendre en ouverture des cérémonies chamaniques du peuple Huni Kuin, une communauté autochtone qui vit au Brésil, dans l’État de l’Acre au nord-ouest du pays. Tout comme le peuple Yanomami ou le peuple Makuxi, les Huni Kuin vivent dans la forêt et considèrent que tout ce qui la compose est vivant. Animaux – humains ou non-humains – végétaux, minéraux, rivières, soleil, vent ou pluie… Tous cohabitent, en interdépendance, en respect et sans aucune hiérarchie.
Ne plus penser “la nature” mais “le vivant”, considérer la philosophie et la culture chamanique comme de grandes alliées pour transformer notre manière d’être au monde et répondre aux enjeux écologiques du temps présent… C’est ce qui a guidé l’anthropologue Bruce Albert, la commissaire d’exposition Juliette Lecorne et la Fondation Cartier pour concevoir l’exposition “Les Vivants”, à découvrir au Tripostal à Lille jusqu’au 2 octobre.
L’exposition réunit plus de 250 œuvres signées par de grands noms de l’art contemporain, de la brésilienne Solange Pessoa au bioacousticien américain Bernie Krause en passant par les travaux du botaniste français Francis Hallé. Mais surtout, et c’est tout l’intérêt des Vivants, les deux tiers des œuvres ont été réalisées par des artistes amérindiens contemporains. Jaider Esbell, Joseca ou encore Bane : tous ont à cœur de témoigner de la cosmologie de leur peuple, d’interpeller le monde des modernes et de valoriser leur culture sur le marché de l’art – et tout court – grâce à des œuvres, politiques, porteuses d’espoir et franchement, éblouissantes de beauté. “Les Vivants” vous transforment et nous y allons ensemble, en compagnie de Juliette Lecorne et avec les éclairages de l’anthropologue Bruce Albert depuis Montevideo en Uruguay.