Aujourd’hui dans La Potion, immersion parmi les vibrations thérapeutiques du stambali, un culte de possession menacé d’extinction.
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, immersion parmi les vibrations thérapeutiques du stambali, un culte de possession menacé d’extinction.
Au départ, le stambali trouve ses racines en Afrique subsaharienne, mais il suivra bientôt les routes de l’esclavage et celles des commerçants d’épices dès le 18e siècle. En Tunisie, le stambali est né d’un synchrétisme, d’une convergence spirituelle avec l’Islam local – on observe le même phénomène avec la santéria cubaine, le vodou haïtien ou le candomblé au Brésil. Dans le stambali, la musique – guembri en tête – est jouée comme une offrande pour attirer l’esprit sur un initié, pour l’amadouer grâce à une transe dansée. L’esprit prend alors possession de l’hôte, qui s’en trouve guéri, régénéré, lorsque l’esprit est satisfait.
L’histoire de ce culte est orale, dansée et bien sûr, musicale. Rien n’est écrit dans le stambali, et c’est précisément pour cela que c’est une culture toute entière qui est aujourd’hui menacée d’extinction. L’initiation des arifas est fondamentale, mais en Tunisie, ils ne sont plus très nombreux dans les confréries. Les temps changent, les jeunes ont d’autres centres d’intérêts et les institutions tunisiennes n’encouragent pas ni la pratique ni la préservation du stambali. Heureusement, quelques artistes se sont mis en tête de préserver le stambali… chacun à leur manière, noise ou électronique surtout. D’Amine Metani à Deena Abdelwahed, de Ghoula à Ifrikya Électrique, petit tour d’horizon des nouvelles vies du stambali.