Recyclage à la soviétique.
« Bone Music ». C’est ainsi que s’appelaient ces vinyles pressés sur des radiographies. Une manière d’alimenter le marché noir en URSS alors que la musique « à tendance insurrectionnelle », soit le rock’n’roll, était bannie au sein du régime communiste.
Les zazous de l’époque (qu’on appelle stiliaguis) volaient ainsi les radiographies dans les hôpitaux, et gravaient grâce à des phonographes et en trouant les radios avec une cigarette ce que l’on appelle des « Bones ». Ainsi, avec Elvis sur le poumon, Duke entre les côtes, la musique pouvait circuler en très mauvaise qualité mais à un prix dix fois inférieur à celui des marchés occidentaux.
Aujourd’hui, ces reliques sont achetées à prix d’or, ou exposées dans des musées. À voir sur le sujet, le documentaire ROENTGENIZDAT – Bone Music, primé au Festival du film russe en 2016.
Le Washington Post rapportait récemment qu’un label américain, Blank City Records, venait de ressusciter cette pratique. « J’ai composé un morceau qui a été pressé sur une radio du crâne de ma grand-mère », témoignait l’un des co-fondateurs.