Le producteur et DJ espagnol passe au festival Nyokobop. Prenons de l’avance.
Le corps à un endroit, et le cœur ailleurs. Pour Baiuca, résident madrilène mais Galicien d’origine, c’est un peu le cas. Viscéralement attaché à cette région bordée par l’Océan Atlantique et orientée autour des communes de La Corogne, de Vigo, d’Orense et du haut lieu de pèlerinage chrétien Saint-Jacques-de-Compostelle, le DJ et producteur espagnol consacre son projet musical à valoriser les musiques, ancestrales et folkloriques, du pays galicien. Le folklore, du côté de La Corogne ? Des formations traditionnellement constituées autour d’un bombo (grosse caisse), d’un tambour, d’une cornemuse locale (la gaïta), de clarinettes, parfois de violons aussi, et de chanteuses appelées pandereiteiras.
Valoriser les musiques, oubliées ou égarées, d’une terre que l’on chéri, et dont on veut préserver à tout prix l’essence. Baiuca aurait pu se lancer, comme certains le font avec brio, dans un label de réédition qui irait remettre sur le devant de la scène des classiques, des raretés, des inédits oubliés depuis bien longtemps. Il aurait pu aussi, à l’image par exemple d’un Carlos Nuñez — porte-étendard depuis plus de vingt ans de la musique galicienne à travers le monde — jouer cette musique aujourd’hui comme on la jouait hier, à l’aide d’une gaïta et d’une connaissance aiguisée du répertoire locale. Mais Baiuca, sa manière à lui de dire son amour pour la Galice, et de le transmettre, cet amour, c’est de permettre au folklore local de rencontrer une musique electronica, house, cumbia, techno, gorgée de samples d’antan. Chacun sa route.
Auteur de l’excellent album Solpor en 2018, puis de l’EP Misturas en 2019 (avec le collectif, galicien là encore, Xosé Lois Romero & Aliboria), Baiuca avait également vu le très bon « Morriña », atterrir sur Nova Danse 2018, notre compilation digitale qui, et comme son nom l’indique parfaitement, vous faisait danser.
Dans sa manière de défricher un passé qu’on aurait tendance à laisser végéter dans les couloirs du temps, Baiuca s’inscrit dans cette lignée de producteurs (Omar Souleyman avec la Syrie, Madlib avec l’Inde, Four Tet avec un peu partout) qui font autant figures d’archivistes que d’activistes de la musique. Il y a aussi du Nicola Cruz dans la démarche de Baiuca, cet Équatorien signé chez ZZK Records qui invitait les sons de l’Équateur, versant Quito autant que versant Amazonie. ZZK, c’est le label que Baiuca retrouvera, et puisque ceux qui se ressemblent s’assemblent souvent, au cours d’une soirée organisée à Paris du côté du Hasard Ludique.
Au programme : le producteur colombien Montoya, l’argentin Klik, et donc l’espagnol Baiuca qui, afin de vous faire patienter jusqu’au samedi 18 janvier (c’est quasiment demain mais ce n’est pas tout de suite), vous livre, en exclusivité pour Radio Nova, un mix exclusif qui ressemblera, de très près ou de très loin, à ce que vous pourrez entendre au Hasard, >dans le cadre de cette soirée qui viendra clôturer le festival Nyokobop.
Plus d’infos sur le site du Hasard Ludique, ou sur Facebook. Plus d’infos aussi via Nova aime, avec quelques places à la clé.
Visuel © Facebook de Baiuca