Nous avons appris le décès du mythique chanteur de Poni Hoax Nicolas Ker. Nous rediffusons cette dérive proposée par Aurélie Sfez, aux côtés d’Arielle Dombasle.
On raconte que la Goutte d’Or a la couleur du vin des vignes d’autrefois qui grimpaient à La Chapelle. C’est la rue des poissonniers, le marché Dejean, le maïs qui fume boulevard Barbès et Gervaise qui lambine dans ces faubourgs populaires, si bien décrits par Emile Zola dans L’Assommoir. Arielle Dombasle, impériale, en vadrouille avec les lascars du quartier, chante du Debussy sur les pavés défoncés.
Un jour, Arielle Dombasle a demandé à Nicolas Ker, le chanteur de Poni Hoax : “Écrivez-moi un album Nicolas.” Alors, il lui a composé La Rivière Atlantique, douze poèmes gothiques, rock et lumineux. Il l’a emmenée dans son terrier et depuis que la belle a découvert le repaire de la bête, elle est ici chez elle.
Arielle Dombasle et Nicolas Ker m’ont donné rendez-vous à la brasserie Les 3 frères, tenue par Larbi et ses deux frangins. Après un thé et quelques bières, nous sommes allés chez le chanteur. Il y avait un chat, une guitare, des livres poussiéreux, une odeur de tabac froid, une ambiance de chambre d’adolescent obscure et ornée de miroirs raffinés.
À la dérive avec Arielle Dombasle et Nicolas Ker à la Goutte d’Or, on les suit, on les perd, c’est diablement baroque et doucement barré…