Black Ark, c’est un laboratoire de scientifique fou, c’est un lieu de culte, c’est un organe de presse contestataire, mais surtout, c’est l’extension du corps de Lee Scratch Perry, pionnier du dub et du reggae qui entretient un rapport organique, spirituel et politique avec le son.
Érigée en 73, cette arche noire montée dans le jardin de la maison familiale du Mad Scientist a abrité des expérimentations farfelues, était le théâtre de rituels, et a vu passer un casting impressionnant de musiciens emblématiques du reggae jamaïcain (Max Romeo, Bob Marley, The Heptones, The Congos…), a permis des mélanges inédits dans la sono mondiale (Seke Molenga & Kalo Kawongolo, The Full Experience) et a laissé tout le loisir à Lee Scratch Perry de bosser sur ses productions solo.
Du rapport au son de Scratch, façonné dans les chantiers rocailleux, à l’incendie qui a consumé une partie de Black Ark et ses bandes magnétiques, en passant par l’épisode paranoïaque qui va isoler socialement Lee Perry, on vous raconte l’histoire de cette arche noire de la musique jamaïcaine, à grand coup de réverbérations dub.