Rencontre avec l’un des tauliers de la French Touch au Scopitone à Nantes pour son nouveau live mystique « Space Echo ».
« J’arrive vers 9h, 9h30, et en général après 17 heures, je fais n’importe quoi ». C’est comme ça qu’Étienne de Crécy définit ses heures de labeurs, enfermé dans son studio avec une cafetière bouillante et des basses qui éclaboussent. Pour trouver une stabilité dans son travail, mais surtout dans sa vie, le DJ et producteur (auteur, entre 100 choses, de l’album culte et pierre angulaire French Touch Superdiscount en 1997) a pris ce rythme de travail. Il faut avoir le cuir solide et aucune vie familiale pour encore enchaîner les heures de studio jusqu’au petit matin après des années de boulots, de teuf, de rave. « Quand je suis encore dans le brouillard du réveil j’ai l’impulsion créative, et en général je foire mon travail l’après-midi ». C’est dans cet esprit que s’est crée son nouveau live Space Echo.
On a essayé de construire de la confusion visuelle
Étienne de Crécy (ancienne moitié du duo Motorbass avec Philippe Zdar, vous vous souvenez) est sorti de son fameux cube pour offrir un show différent, mais toujours basé sur un visuel qui détonne. « On a essayé de construire de la confusion visuelle. Quand il y a une image qui est projeté tout ce qui est noir devient transparent et inversement. Les écrans sont montés sur des moteurs rotatifs qui bougent en même temps. Donc l’idée, c’était de faire le truc le moins identifiable possible pour que tu ne comprennes pas vraiment ce qui se passe. » Un show assez impressionnant, testé pour la première fois devant la Philharmonie de Paris en ouverture de l’exposition Électro. « C’est particulier parce que normalement cette musique-là n’était pas destinée à ces endroits-là, c’est plus destiné à des warehouse (…) quand on reçoit une proposition comme celle-là, on ne la refuse pas ».
Étienne de Crécy était présent dans le Nova Club de David Blot en avril 2019.
Visuel © Getty Image / Kristy Sparrow