Le monde se jouerait-il sous nos pieds ? C’est en tous cas dans une galerie d’une ligne de métro de Copenhague en construction que Rasmus Kloster Bro a situé Exit. Une journaliste descendue y faire un sujet sur ces travaux pharaoniques, va s’y retrouver coincée dans la chambre de compensation d’un tunnelier alors qu’un incendie a éclaté. La température s’échauffe d’autant plus que le ton monte entre elle et ses compagnons d’infortune, un contre-maître serbe et un ouvrier, migrant erythréen venu tenter sa chance en Europe. Il n’en faut pas beaucoup plus pour percevoir dans Exit, un regard civilisationnel. Il est plutôt inquiet quand l’urgence de la situation amène ces trois protagonistes à un « chacun pour soi » rappelant le climat actuel de l’Union Européenne. Exit prend pourtant moins de temps qu’une commission pour établir un programme. Le temps (à peine 86 minutes) est aussi restreint que l’espace d’un film de plus en plus à l’os : une caméra qui se resserre de plus en plus, une lumière qui s’estompe, un son déshabillé de ses habituelles fioritures… Et pour se sortir de la routine des films en fond footage (Le projet Blair Witch, REC…), Exit se concentre sur un personnage féminin central qui n’a vraiment rien d’héroïque quand elle se laisse dominer par ses instincts primaires ou enterre jusqu’à la boue sa mini tour de Babel, pour assurer qu’il va falloir passer par un retour à la terre, aux racines pour une potentielle renaissance. Que ce soit énoncé sans aucune volonté de donner bonne conscience est aussi flippant que la phénoménale tension claustrophobe qui baigne Exit.
En salles le 15 juillet.
Nova vous offre des places pour voir Exit au cinéma ! Jouez juste en-dessous avec le mot de passe gagnant à dénicher sur notre page Nova Aime.