Si dans quelques rares livres anciens, le mot isographie évoquait la « reproduction d’une écriture”, il trouve aujourd’hui dans l’esprit de notre contemporain Abed Abidat une tout autre signification. Pour ce Marseillais, photographe et éditeur d’ouvrages photographiques (Images Plurielles) de son état, ce mot-valise suggère selon lui « la même photo, ou plutôt le même cadre photographique » qu’il immortalise à des instants différents.
C’est donc dans une dizaine de lieux – un bus à Londres, le souk de Naplouse, une manifestation à Marseille, une course à pied à Alger, les rues de Jérusalem ou les routes du Zimbabwé – qu’il a posé à hauteur d’homme, son appareil. « Ici, je ne vais pas chercher le sujet de ma photo » explique-t-il. « Je le laisse venir à moi, se planter là devant mon objectif, en passant, parfois même sans l’avoir remarqué. »
Réunies par panneau, ces photos “fausses-jumelles”, ressemblantes et différentes à la fois, ces photos aux cadres identiques, invariables, font naître la vie. Récit d’un voyage immobile, elles nous parlent d’universalité, d’humanité.
Maupetit, côté Galerie – 142 La Canebière – 13001 Marseille. Du 19 octobre au 18 novembre. Vernissage le 19 de 18h à 21h.