Si le rouleau-compresseur US a américanisé jusqu’à sa substantifique moelle la figure du superhéros, il n’en a pas toujours été ainsi. La France, par exemple. De Rocambole à Fantômas en passant par le Comte de Monte-Cristo ou le Nyctalope de Jean de la Hire, on a dans notre répertoire un peu de matos en stock.
Bref, tout ce laïus pour embrayer sur le thème choisi – illustré par cette silhouette de superman volant à l’horizontale – pour le cru 2019 du FAB : les héro(ïne)s, avec ou sans cape. Dit autrement : « We can be heroes ». Et pas just for one day, n’en déplaise à David. Car c’est bien sur quinze jours que s’étendra cette quatrième édition du Festival International des Arts de Bordeaux Métropole – le nom complet et exhaustif de ce raout dédié au spectacle scénique, qu’il soit théâtral, chorégraphique, musical ou conférencier.
Le programme est conséquent, garni d’une trentaine de spectacles sur scène ou hors les murs ; des spectacles issus de la réflexion et de l’imagination d’artistes et de compagnies locales comme de pointures venues d’ailleurs – bah oui, on vous le disait, il est international, le FAB !
Bordeaux, Saint-Médard, Blanquefort et leurs consoeurs verront ainsi des conférences gesticulées sur le système financier qui menace de nous péter à la tronche (Chroniques d’une ex-banquière), des balades de superhéros bedonnants en plein centre-ville (Blue tired heroes), un cabaret féministe qui prend à revers les clichés de l’Australie version outback (Terror Australis), le kitsch pailleté de l’Eurovision revu et corrigé par les sciences universitaires (Concours européen de la chanson philosophique) ou encore un soliloque aux milles personnalités (Souviens-toi des larmes de Colchide). Vous en voulez encore ? Attendez … Une petite photo pour aérer l’article et on reprend.
Donc, nous disions … Ah, oui ! Durant ces deux semaines, il y aura aussi des chorégraphies s’immisçant dans les cantates et sonates du vieux Bach (Opus) ou tournant autour des assignations de genre (Bisonte), une agora barcelonaise prenant à-bras-le-corps le sujet de la gentrification – une question qui ne concerne pas du tout Bordeaux, non, non, non – (Gentry), une triple amorce de la saison du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux (Obsidian Tear / Ghost / Cacti), un vide-grenier un peu particulier (Le Grand Débarras) ou encore une pièce en forme de jeu de piste consistant à déterrer les secrets et sortir les cadavres du placard familial (Scelus).
Une profusion qui déborderait presque de l’agenda ; il n’y a plus des masses de centimètres-carrés de libre sur le papier. Et dites-vous bien qu’on n’a même pas effleuré la moitié de tout ce qui vous sera proposé lors de ce FAB #4.
Mais il faut quand même toucher quelques mots du Super QG du FAB, un quartier général en forme de grand chapiteau circassien dressé sur les quais, à hauteur de Saint-Michel, en lisière de Garonne. Car au coeur de cette rotonde (entrée libre et gratuite), se produiront une tripotée d’artistes tout indiqués pour le bien-être de vos oreillettes : le nu-disco jazz et électronique du Rubin Steiner Band, la folk d’Henri Caraguel ou de Rozi Plain, le guitariste cap-verdien Tchéka, l’afrobeat deutsche qualitat de Jungle by Night qui fait bouger jusqu’à Tony Allen lui-même, le « calypsoul » incandescent de Lord Rectangle, l’éminence de chez Kompakt Superpitcher ou encore le raï underground de Mohamed Lamouri accompagné du Groupe Mostla. Du monde et du beau, en somme.
Et cerise sur le gâteau, Nova Bordeaux vous a dégoté une poignée de tickets pour quelques représentations et performances de ce FAB décidément fabuleux. Pour les gagner, ça se passe juste ci-dessous avec le mot de passe Nova Aime ; il est taillé sur mesure pour les fort.e.s en thème.
FAB #4, du vendredi 4 au dimanche 20 octobre, un peu partout à Bordeaux Métropole.