Des anciens de Red Snapper se souviennent des années Factory Records.
En playlist sur Nova cet été, vous entendez ce morceau au groove rond et paradoxalement carré (existe-t-il un intervalle entre les deux formes ?) qui évoque l’idée de tourner la plage, de casser la cage (l’idée d’une libération, en gros), et qui référence, dans son titre, à cette drogue si populaire dans les années 90 que beaucoup consommaient, entre autres, dans les alcôves de l’Hacienda, bastion des groupes étiquetés Factory Records, c’est-à-dire New Order, A Certain Radio, Happy Mondays and co. Ce morceau, c’est « Face down in ecstasy », tube bizarrement discoïde dont le londonien Ali Friend, qui porte le projet Number avec son camarade Rich Thair, déclare qu’il « a été inspiré par [leur] amour de la disco et du funk sales de la fin des années 70 et du début des années 80, combiné à l’approche de l’école do it yourself de certains groupes de la nouvelle vague comme A Certain Ratio, Magazine, etc. » « Nous apprécions, dit Ali, le choc des vieilles idées avec les nouvelles; vieux sons avec de nouveaux; acoustique avec électronique. »
Le choc se constate sur l’album Binary, paru en avril sur Sunday Best Recordings (label de David Lynch, Dub Pistols, Valerie June…), disque qui s’inspire autant des glorieux pensionnaires de la mythique Factory mancunienne que de Talking Heads ou de LCD Soundsystem. Globalement, c’est d’une disco funky déviante anglo-saxonne dont il s’agit ici chez ces anciens de Red Snapper (huit albums studio dont l’emblématique Prince Blimey en 1996), une musique tellement déviante que vous l’entendez, naturellement, sur Radio Nova cet été.
Visuel © Andrew Buurman