Les coordonnées. Lieu : une ferme. Lieu, plus général : la Terre, devenu un no (hu)man’s land. Époque : le futur, indéterminé mais proche, sans doute. Personnages : des épouvantails-poètes, une abeille, un poulet androïde. Le décor est planté. C’est l’étonnante configuration de Farm Fatale, le nouveau spectacle de Philippe Quesne, après Crash Park, sa renversante robinsonnade jouée dans les parages juste avant le confinement du printemps 2020 (on vous en avait parlé, voyez ici-même).
Revenant aux affaires avec ses fidèles acteur.rices du Vivarium Studio, ce dramaturge singulier, post-moderne, nous ouvre les portes d’une ferme conçue comme fief de résistance désoeuvré, une ZAD enclavée dans un oekoumène qui a fait son temps, piégée par ses propres chausse-trappes destructeurs. Le principal intéressé vous en dévoile davantage dans ce petit making-of :
Fable écologique, poésie parabolique tourneboulant les mauvaises ondes à la façon d’une radio pirate hardiment bricolée, de bric et de pébroque, Farm Fatale instille et instant un autre état de la nature : celle de l’extra-humain, de l’after-humain, des habitations abandonnées par la force des choses, la cascade des erreurs.
Dans ce spectacle vivant d’après les vivants, il y a de la poésie, une certaine lenteur de doux rêveurs, une économie de moyens ramenant à l’épure, au haïku. À l’épitaphe, entre les bottes de paille et les outils agricoles à l’abandon. Des mots prononcés en anglais, mais sur-titrés français bien sûr, pour la bonne compréhension de tou.tes.
Une partie de campagne théâtrale pas tout à fait placée sous des auspices bucoliques, donc, à laquelle Nova Bordeaux vous offre des places. Ça se passe juste ici, avec – comme de coutume – le mot de passe Nova Aime.