Comment sonnait Fela avant de transformer la musique ?
On ne peut pas laisser une trace aussi importante dans la musique en débarquant de nulle-part, ex nihilo. En effet, avant de transformer un registre de création il faut d’abord en maîtriser tous les aspects et faire ses classes. Il faut assimiler les structures pour mieux les déstructurer et c’est donc aussi le cas pour la légende de la musique qu’est Fela Kuti. Avant d’inventer un nouveau rythme, de nouvelles sonorités et un nouveau mouvement musical dans la foulée, et il s’agit bien sûr de l’Afrobeat, Fela Kuti a d’abord appris à devenir musicien. Et ses classes, Fela les a faites avec les Koola Lobitos et les Highlife Rakers notamment.
En 1960, Fela Kuti est à Londres – mais au lieu d’étudier de manière rigoureuse, il préfère faire de la musique. Il se plaît à jouer du jazz, auquel il incorpore du Highlife alors à la mode. Mais c’est avec les Koola Lobitos qu’il enregistrera le plus de musique, à une période où il joue encore de la trompette avant le switch vers son mythique saxophone. De la même manière, il chante encore en Yoruba avant d’adopter l’anglais qui fera tomber toutes les frontières à sa musique.
Compilé par Toshiya Endo, Highlife-Jazz and Afro-Soul (1963-1969) rassemble 39 morceaux de cette période de la vie et de la création de Fela, et le disque est déjà en pré-commande ci-dessous.