Il est de retour ! Qui ça ? Le pollen, le débat sur l’euthanasie, le train Perpignan-Rungis ? Mais non, bien sûr ; c’est du Festival Ahoy dont on parle. Une deuxième édition ramassée sur une seule soirée – mais quelle soirée ! Kokoko!, Bruxas, The Mauskovic Dance Band, Ko Shin Moon : le programme ne laissera aucun répit à vos guiboles.
Commençons par la délégation hollandaise, formée à la belle école psychédélique de Jacco Gardner. Après la venue il y a quelques jours d’Altin Gün, le batteur Nic Mauskovic ne s’est pas trop éloigné des terres bordelaises et retourne derrière les fûts avec deux autres de ses projets.
Aux côtés de Jacco Gardner (quand on parle du loup …), il commencera par en faire danser plus d’un.e avec Bruxas. Un sympathique binôme signé chez Dekmantel qui développe depuis deux EP une nu-disco à la production léchée qui évoque davantage le joga bonito et les plages brésiliennes que les polders de Rotterdam. Autant dire qu’il y a deux ou trois caïpirinhas qui risquent de passer de verre à gosier sur ces rythmes pour le moins ondoyants.
Nic Mauskovic qui n’en aura pas fini, car ce sera au tour du groupe qui porte son nom, The Mauskovic Dance Band, d’activer la machine à groover. Entre no-wave circa ’79, disco stellaire et rythmes afro-caribéens, les cinq Néerlandais créent un tourbillon qui a happé notamment les festivalier.e.s du dernier Baleapop. Et en 2019, ils s’apprêtent à squatter toutes les playlists estivales avec leur premier album, continuation logique de leur EP initial gorgé de bonnes ondes – à écouter ci-dessous (allez, encore une fois).
Mais cette deuxième édition d’Ahoy n’est pas qu’une nouba où les Pays-Bas ramassent tous les suffrages, comme à l’Eurovision. Le Congo enverra ainsi ses représentants les plus toqués, les intenables Kokoko!, déjà aperçus à Agen il y a peu. Votre serviteur, qui avait la chance d’y être, peut attester du caractère ravageur des apparitions scéniques de ce groupe tout de jaune vêtu, façon Devo ; du Devo ici revu et sacrément corrigé à la sauce afrobeat et furieusement DIY.
Enfin, pour compléter ce line-up déjà plus garni que les paniers qui font les premiers prix des lotos de nos régions, c’est la synthpop cosmopolite et orientalisante du duo parisien Ko Shin Moon qui contribuera encore à rehausser de nombreux crans l’allégresse ambiante.
Bref, voilà un aréopage tout à fait capable de vous transformer en bonshommes flexibles et colorés à la Keith Haring. Une soirée qui promet de faire un bien fou à la tête, aux jambes, au coeur, aux tympans et à tout le reste. Ça fleure bon les vacances, un prologue parfait pour lequel on vous fait même resquiller le péage, avec l’invitation offerte par Nova Bordeaux grâce à l’indispensable et fantabuleux mot de passe Nova Aime.