Moi, j’aime pas les festivals.
C’est toujours loin, dans des coins paumés sans wifi. On ne peut pas s’y faire livrer des bagels à vélo. Il fait souvent trop chaud et sinon, c’est l’orage et la boue.
On sait qu’on est arrivé quand après s’être perdu pendant trois heures, on rejoint l’embouteillage géant qui commence 25 bornes avant le site. On fait trop la queue, les burgers sont tièdes et la bière aussi… Au final, on ne voit rien, le son est pourri et la tête d’affiche a annulé. En plus, il y a des fourmis et la terre sent la bouse de vache…
Nia nia nia… Ça vous rappelle quelqu’un ? Car oui, on a tous un ou une pote comme ça, du genre qui déprime dès qu’il s’éloigne à plus d’un kilomètre d’un Starbuck… Et il faut reconnaitre qu’hélas, les festoches, c’est souvent ça. Si la plupart des gens te disent que c’était génial, c’est pour éviter de passer pour des cons.
Et pourtant… Il y a des festivals sympas, nichés dans des coins idylliques, sur des sites où il fait bon se rouler dans l’herbe, où le confort du festivalier passe quasiment avant la programmation.
Le Foin de La Rue, à Saint-Denis-de-Gastines est l’un de ceux là et ça fait 19 ans que ça dure !
Alors oui, Saint Denis de Gastines, c’est bien en France, pas besoin de passeport et ça se trouve sur la carte, si l’on se penche un peu. Tenez, là, à l’est de Rennes, à l’ouest du Mans et bien au sud de Caen. Et ouais, ça parait dingue mais il y a vraiment des gens qui habitent là… Des gens qui, à force d’en avoir marre de se taper des bornes pour aller voir des spectacles à la ville, se sont dit que ça serait aussi simple d’en inventer chez eux. Et tant qu’à faire, toute l’année.
Dans le coin, on n’aime pas se compliquer la tête, alors, tous ces fous de musiques diverses et variées, d’art de la rue déjanté ou poétique, tous ces passionnés de cultures vivantes en milieu rural et tous ces bénévoles magnifiques, on les appelle des Michel(le)s. Comme ça c’est simple, maintenant, vous connaissez tout le monde.
Et cette année, les Michelles et les Michels n’ont pas chômé. Ça fait des mois qu’ils bichonnent le concept du site pour qu’il soit bien douillet, qu’ils peaufinent une déco de ouf’ à base de récup’ sur le thème de la jungle, qu’ils innovent en terme de prévention (vous connaissez d’autres festivals qui proposent des dispositifs audio pour les sourds et des concerts traduits en langue des signes sans parler, bien sur d’une accessibilité totale pour les personnes à mobilité réduite ?). Et l’espace petits dej’ avec les journaux du matin, aussi frais que les croissants, ça vous parle ? Les différents systèmes d’énergies vertes ou renouvelables qui le rendent quasi autonome, la restauration locale et bio, les bières brassées dans le bocage et les petits vins de Loire qui vont bien, ça ne vous fait pas rêver ?
D’accord avec vous, on est limite Club Med’, là. Mais bien sur, ça n’est pas tout. Tiens, checkez donc un peu l’ambiance de l’édition 2017, avant d’aller plus loin.
Ah la la… kéblo, un brin de paille à la bouche et les doigts de pieds en éventail, vous pensiez que j’allais oublier de vous parler de la prog 2018 ?
La prog, elle décanille joyeusement avec un goût sur et un éclectisme de bon aloi : jugez plutôt, vous y croiserez tout aussi bien et entre autres, Fakear, Degiheugi, les Clébards, Meute, Asaf Avidian, Vald, Dope D.O.D., Senbeï, La Phaze, les Bloody Beetroots, Kumbia Boruka, Flox, pour la partie qui rend les tympans turgescents et, dans un registre tout aussi éclatant du coté de l’Étang, quelques bons délires en mode arts de la rue comme par exemple l’infâme Mr Le Directeur, la compagnie Casus Délires, ou les consultations suavement charlatanées du Professeur Jean-Philippe Herbien, les forains de La Caravanerie (et j’en passe)…
Et bien sur, bande de taquins, comme à chaque fois on ne vous a pas tout dit. Si vous voulez déballer la totale de cette belle pochette surprise, vous trouverez toutes les infos ici :
Au Foin de la Rue, Saint Denis de Gastines, vendredi 6 et samedi 7 juillet.
Des places à gagner avec le mot de passe de la page Nova Aime.