C’est quoi le cinema arabe ? Bien malin celui qui pourrait en donner sa définition. Au-delà d’une langue commune ce cinéma-là est tellement multiple, pluriel, divers. Et surtout encore peu distribué dans les salles françaises.
Sauf dans celle du Trianon à Noisy-Le-Sec. Depuis six ans, ce cinéma accueille le Festival du film franco-arabe. Dans cette salle d’un Est parisien encore enclavé (même s’il suffit d’un coup de RER E et de quelques arrêts de bus pour y accéder depuis la capitale), c’est le monde arabe qui s’installe sur un écran pour faire un état des lieux du monde.
Une trentaine de films pour parfaire une vision médiatique réductrice ou cloisonnée de cette part du monde où se jouent pourtant des enjeux fondamentaux. Films passés trop vite en salles (Une famille syrienne, A mon âge je me cache encore pour fumer, Ali, la chèvre et Ibrahim) ou avant-première (Vent du nord, L’insulte, Les bienheureux…) multiplieront les points de vue et les tons, de la comédie au thriller.
Certains pour faire des allers-retours avec l’Europe ( d’une usine du Nord de la France dans Vent du Nord à Rome dans Wajib ) ou l’Amérique (Zaineb n’aime pas la neige et sa gamine partagée entre la Tunisie et le Canada), tous pour regarder en face les dysfonctionnements et crises intérieures des pays arabes.
Les nouveaux films de Nabil Ayouch (Razzia, après le très remarqué Much loved en 2015), Ziad Doueiri (L’insulte) ou Merzak Allouache (Enquête au paradis, documentaire sur la propagande salafiste vantant les mérites du paradis aux jihadistes) seront parmi les points d’orgue d’une édition à nouveau portée sur la dialogue, l’échange entre deux rives du monde.
Au Trianon (Noisy le Sec) jusqu’au 5 décembre/ fffa.noisylesec.fr