Au Festival Pouce! l’an neuf !
Neuvième édition pour ce festival créé en 2011 avec comme très artistique ambition de mettre de la danse dans tous les sens et dans tous les recoins de la métropole bordelaise (Cenon, Blanquefort, Pessac, etc.) et au-delà. Car, grande première cette année, Pouce! s’autorisera une petite escapade du côté de la Charente-Maritime (à La Rochelle et Château-d’Oléron), histoire de jouer à fond la carte néo-aquitaine.
Le 33 et le 17 seront donc peu ou prou logés à la même enseigne, la bougeotte au corps. On pensera à filer des RTT aux petits personnages de Vice-Versa ou d’Il Était Une Fois La Vie ou il se pourrait bien qu’il y en ait un ou deux qui surchauffent et qui nous claquent entre les doigts. C’est que le programme s’annonce copieux : 10 spectacles pour les petit.e.s comme pour les grand.e.s, 37 représentations (dont certaines réservées aux scolaires), sans oublier une foule d’ateliers de sensibilisation et d’éveil à la danse contemporaine, loin des clichés qui lui sont trop souvent collés sur le râble.
Sur les scènes du Festival Pouce!, il y aura Debussy et Nijinsky revus à la sauce électro (Métamorphone), le tourbillon hétéroclite de la parole à l’ère Internet (Blablabla), des rituels chtoniens et chamaniques (Oumaï), une chouette compréhension de la nuit (Devenir Hibou), une relecture body-positive de l’histoire picturale (Le Bain), le langage du corps exprimé par un duo hip-hopeux (Tchatche), les danses métissées d’une utopique adelphité planétaire (Dans ce Monde) ou encore des objets qui prennent vie comme dans Toy Story (La Serpillère de Mr. Mutt).
Sans oublier Diotime et les Lions ainsi que Plateau, les deux spectacles dont Nova Bordeaux va vous ouvrir les portes gratos (en l’occurence, celles de la Manufacture, sur les boulevards bordelais).
Bardé de son titre platonicien, Diotime et les Lions (de Mylène Benoit et Magda Kachouche) adapte sous la forme chorégraphique et musicale le livre du même nom écrit par Henry Bauchau. Une fable initiatique où Diotime, brisant les déterminismes et assignations sociales, renoue avec sa liberté, son histoire, sa généalogie sauvage, mi-femme mi-lionne. L’épopée d’une émancipation qui croise les arts, du récit de l’aède aux images projetées sur la paroi d’une montagne, des jeux de lumières aux modulations des chants rituels, en passant bien sûr par la danse et la musique.
L’autre spectacle auquel on vous invite, c’est Plateau, une création de la chorégraphe portugaise Ana Rita Teodoro. Intégré au cycle Délirer l’anatomie – une série de quatre pièces sur les organes, orifices et jointures du corps humain – Plateau s’articule tout entier autour du … genou. Oui, oui, le genou. Et pas en traitant ça par-dessus la jambe, s’il vous plaît. Pendant trois-quarts d’heure, les deux danseuses jouent à être le fémur et le tibia, pour figurer de nouvelles jointures corporelles, jusqu’aux plus inattendues : des genoux de sirènes, d’insectes, etc.
Des femmes-os, des aventurières thériocéphales : deux des drôles de créatures et de créations hybrides à débusquer lors de cette 9e Festival Pouce!. Pour gagner vos places et partir à leur découverte, ça se passe juste là.
Festival Pouce #9, du 11 au 21 février 2020, à Bordeaux et alentours. Tout le programme en PDF ici.
- Plateau, d’Ana Rita Teodoro, le jeudi 13 février à 19h00 @ La Manufacture (Bordeaux).
- Diotime et les Lions, de Mylène Benoit et Magda Kachouche, le mercredi 19 février à 19h00 @ La Manufacture (Bordeaux).