Longtemps considéré comme l’événement qui sonnait le réveil de la saison culturelle à Marseille aux premiers jours d’octobre, la Fiesta des Sud a au fil des ans et suite à la disparition du Père (Jean-)Noël, réduit sa voilure. Désormais rattrapée par une vie culturelle qui ne lève désormais plus le pied que les 15 premiers jours d’août, la Fiesta n’a plus les attraits de ses jeunes années. Si tout se joue désormais sur trois jours, elle conserve tout de même des charmes et des dessous capable d’émoustiller jeunes tourtereaux de la night et vieux briscards habitués des fins de nuit au comptoir…
Cette année, Latinissimo, la structure qui gère l’événement depuis sa création dans les années 90, a tout misé sur les 10, 11 et 12 octobre. Trois jours noirs comme la nuit, trois jours au J4 au pied du MuCEM, trois jours pour dérouler une programmation tous azimuts mêlant talents confirmés depuis parfois des décennies et jeunes pousses en devenir, artistes du Sud du Sud et musiciens ou chanteurs du Sud du Nord, car c’est c’est aussi ça la fiesta, une espèce de grande surface de la musique ou chacun trouve son bonheur, son coup de cœur et cela pour un prix encore raisonnable.
Alors sur le pouce, parce qu’on ne va pas passer la nuit à se donner envie et qu’on va enfiler son blouson fissa-fissa et filer dare-dare au au bout du Vieux-Port, face à la mer, se faire plaisir dans les embruns maritimes, voici quelques-uns des noms alignés soir après soir.
Jeudi : Sofiane Saïdi, le chanteur qui réveille le fantôme des plus grands chanteurs du pop-raï et Mazalda, le band qui l’accompagne en revisitant l’esprit de ces musiques populaires, mais aussi les très attendus Dub Inc et leur reggae-dub qui ravie jeunes et anciens, la Ringer qui vient nous faire du Rita M et il y en a qui aime, Fred Nevché, poète, slammer et bidouilleur électro qui sur le fil avance dans sa tête comme sur une autoroute, aveuglé par les feux d’un camion qui déboule de gomme sur le bitume, et pour aller toucher les étoiles au milieu de la nuit en dansant, l’annuel DJ Oil, résident qui ne dit pas son nom (et rien d’autre, ce qui est rare) !
Vendredi : Certains venus pour le “poète mythique de la chanson-rock onirique” (sacré carte de visite), H-F Thiéfaine ou Arno le monument belge du rock, iront gouter (ou pas) à la cumbia dévergondée de Chico Trujillo, aux mélopées rauques et envoûtantes comme le souffle du vent sur les dunes du Sahara d’Aziza Brahim, aux riffs afro-punk des énervés de Tshegué, entendus lors d’une mémorable Nuit Zébrée au Moulin ou aux béats surex’ de la nueva cumbia des marseillais de Baja Frequencia. Selecter The Punisher, aura lui le soin de boucler la soirée !
Samedi : Tout s’emballe avec Les Nantais d’Hocus Pocus et leur hip-hop chauffé au jazz, les vénères Skip the Use, le duo FKClub et sa décadence ou le binôme de latinistes Bon Entendeur, le représentant unique et l’unique représentant du Walkabout Sound-System Mister Tony Swarez et… et… et… jusqu’à 2h du mat comme chaque soir !!!
Mais comme samedi, tout est permis, les couche-tard, ont rendez-vous au Dock des Suds, l’antre de la Fiesta, pour un after (de minuit à 5h) carabiné avec un nouveau grand écart entre Maraboutage, DJ Marco, Pom Pom Boy et Sang 9.
Un conseil, pantalon let basket aux pieds arge tout le week-end pour vivre à 200% cette 28ème Fiesta des Suds. Attention, ça ne dure qu’un week-end !
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