Histoire d’une bande d’ambianceurs
Que fut la French Touch ?
Quelques garçons, ayant plus de goût que les autres, une passion de la musique et une finesse permettant de transformer la grosse Techno, en quelque chose de plus fin, racé, dansant, qui leur valut ce titre de cordons bleus…français ?
Le tout basé sur la « Dance » américaine appelée House, à cause de ses influences noires, funky, et qui ira jusqu’à des versions Latinos. Danse et chaleur de rigueur, pour compenser la cogne de base du beat Techno ?
Toutes les grandes raves anglaises, puis belges, puis italiennes ou espagnoles, avaient largement préparé le terrain des rassemblements interdits, avec ou sans ecstasy, sous des pluies de décibels entortillés, nappés, fouettés.
Et voilà que dans le creux des années 90, après l’épuisement des raves sauvages françaises ( ou j’allais !) : Je veux parler du fort de Champigny, Hôpital Ephémère, Mozinor à Montreuil etc… ils ont réussi à lancer leur style, leur marque de fabrique vers 1996, avec les soirées Respect au Queen des champs Elysées à Paris.
Après les gimkanas fléchés et les dancefloors dans la boue, Paris eut envie de s’éclater à nouveau dans les clubs, abritée du froid et de la pluie, mais il fallait trouver la façon de faire, et de faire bien. Garder l’attitude cool et déchainée à la fois.
Les éditions le Mot et le Reste viennent de sortir l’histoire de cette French Touch écrite par Raphael Malkin (ex-magazine Snatch et animateur occasionnel à NOVA).
Et comme cette histoire concerne les Daft Punk, Dimitri from Paris, Zdar et Cassius, plus d’autres agités des platines, de Etienne de Crécy à Yvan Smagghe et même notre David Blot en maitre de cérémonie…et bien d’autres, donc j’ai lu.
Ca s’appelle « Music sounds better with you » (morceau de Stardust) et le récit ne chôme pas. Tous les détails des associations et ascensions de la bande à Pedro Winter, Bangalter, les débuts ( avec les soirées Xanadu), les détours par FG, Virgin, Nova et autres labels ( Ed Banger, Source…etc) de 1995 à 2005 environ.
Et bien sur, des fêtes, des avions, Miami, New York et tous les spots possibles ou les pieds nickelés de la scène « touche française » ont dû débarquer, invités, choyés et écoutés… pendant cette période faste qui fit loucher les poids lourds du show biz.
Mais ce récit « parisien » manque de conscience politique et sociale, fleure l’arrivisme de la « hype » maudite et du « buzz » pathétique, et se termine sur un ton d’échec pour bande d’ados, scotchés Peter Pan, qui vont devoir se reconvertir en professionnels, avec famille, et petits coups de rame pour tenir au futur…
Dommage que ce récit rétréci sur un petit groupe de parisien allumés, n’ait pas ambitionné une lecture plus large d’un phénomène Post Musique, ou les samples emprunts (!) et arrangements ont fait la courte fortune de passionnés.
Toutes les générations sont passées par là : Rock, Pop, Punk, Reggae et partout on peut croiser leurs fantômes.
Les histoires d’amour finissent mal, en général…
Music sounds better without you . Par Raphael Malkin aux éditions le Mot et Le Reste
280 pages . 21 Euros
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PS : Salut à tous les DJ absents du livre : Manu le malin, Deep, Sinclar, Garnier, Krootchey, Gilb-r, Loic, Medhi, Sextoy, Chloe, St Germain … Too many Dj’s !!!