Et si notre pandémie était une révolution ? Et si notre pandémie était la première des révolutions qui vont secouer notre siècle nouveau ? Et si, plus rien n’était à jamais comme avant ? Et si tout venait à changer ? Et si, notre futur bifurquait ?
Bien sûr, le président Macron Premier a parlé de guerre, plutôt que de révolution. Normal, c’est le chef des Armées. Il lui fallait bien ça pour avoir l’air d’être encore à la tête de quelque-chose, pour être acteur plutôt que spectateur. Alors va pour la guerre même si je n’aime pas ça, même si elle me donne la nausée avec ses odeurs de morts. Alors va pour la guerre parce que la guerre, c’est incertain, mais qu’on est là pour gagner au final, tête haute et fusil brandi ! Quand ? On ne sait pas vraiment !
Mais si l’on est plus nombreux et mieux armés, il y a de grandes chances que l’issue nous soit favorable et cela rassure. A-t-on assez de lit de réa et de respirateur ? Ça, c’est une autre histoire ou le début de l’histoire où tout s’est joué sans qu’on s’en rende compte malgré les messages de fumée des lanceurs d’alertes. La guerre, c’est un espoir, un objectif, une motivation et une folie, une folie qui peut durer. La guerre se doit d’aboutir, d’aboutir sur la paix. Car, Guerre et Paix sont antinomiques et inséparables. Guerre et Paix sont les Dupond et Dupont de notre histoire. Guerre et Paix sont comme les points et les traits du Morse, unis à jamais pour raconter notre monde. Sauf que la guerre d’aujourd’hui, notre guerre de la Covid n’a pas de fin, ou alors une fin qui se défausse, qui prend du recul, une fin passe-muraille, une fin infinie que rien ne contraint, une fin contrite, que rien ne circonscrit. Cette illimitée, cette négation de la limite nous rend dingue ! Cette illimitée nous rend tous dingue ; qu’on soit savant qui chaque jour apprend, qui chaque jour doit désapprendre un bout de son savoir, ou ignorant qui chaque nuit doit composer avec ce qu’il ne sait et se forger des certitudes pour tenir jusqu’au lendemain. C’est dans ce flou, dans ce brouillard épais que l’on doit garder le cap. C’est dans ce hammam de l’esprit où transpirent nos certitudes, et se ramollissent nos espérances et croyances que l’on doit ne rien abdiquer alors que virevoltent au-dessus de nos têtes des charognards malfaisants. Chaque jour est un combat pour garder la fleur au fusil et le sourire en guise de la baïonnette. Chaque jour est un combat…