Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
Crisps de Getdown Services (Breakfast Records)
Voici venu le premier album des Getdown Services. Il s’appelle Crisps et est sorti la semaine dernière sur Breakfast Records. Inspirés par l’ennui (comme notre Voyou national), le duo vitupère sur l’exploitation des locataires par leurs propriétaires dans le très drôle et électro-punk « Biscuit Tin« , gueule sur la routine et les divertissements débiles qui nous rassurent dans « Evil On Tap« , parle aussi de gentrification, d’un no-futur, des démons du capitalisme anglais, des hipsters modernes. Évidemment, Josh Law et Ben Sadler refusent qu’on les range dans une étagère à disques étiquetée d’un seul genre, puisque leur musique sonne tantôt disco, tantôt krautrock, funk ou bien new wave, avec même sometimes des airs de Sleaford Mods sur certains titres, et surtout, toujours, des lyrics qui disent une critique sociale acérée. La piste de danse et le poing levé.
Danny Brown, Quaranta (Warp Records)
À écouter aussi ce vendredi, le huitième album de Danny Brown, le rappeur qui a raconté Détroit comme personne ne l’avait fait depuis longtemps, qui narre la folie qui est la sienne et un parcours hors norme (le garçon fut un temps dealer, ait passé par la case prison, par la case sursis et par celle du délit de fuite) au sein d’une discographie plurielle qui se voit complétée aujourd’hui par un nouveau disque. Le rappeur y raconte cette fois Austin, sa ville d’adoption dans laquelle il a grandi, où il a souffert, où il a su évoluer, prendre du recul, et devenir l’artiste complet qu’il est devenu. Quitter le nid pour devenir quelqu’un. Et atteindre la quarantaine avec un casier judiciaire qui ne s’est pas rempli depuis longtemps mais avec une discographie qui, elle, est de plus en plus pleine.
Random Access Memories (drumless) de Daft Punk (Columbia Records)
Certains hurlent à l’imposture et d’autres au génie, et c’est toujours un peu comme ça avec les Daft. Sauf que cette fois, les deux extrêmes semblent parfaitement justifiés, tant le projet des deux humanoïdes qui ne se masquent plus vraiment tend le bâton pour se faire battre et la baguette pour tout enchanter. Random Access Memories… sans percussion ni batterie. Vivement la version sans voix ni basse.
New Blue Sun d’André 3000
Enfin, dans la série des albums qui pourraient peut-être vous décevoir cette semaine, celui du membre d’OutKast André 3000, qui, 17 ans après la fin du projet qu’il menait avec Antwan « Big Boi » Patton, sort enfin un premier album… exclusivement instrumental ! Loin du Dirty South, sous-genre de hip-hop symptomatique de la région d’Atlanta, l’album propose huit morceaux composés à la flûte (flûte bambou, flûte mayan, clarinette…) et n’offrira donc pas aux fans du groupe de performances comparable à ce que le rappeur avait pu proposer ces dernières années de manière ponctuelle sur les disques de James Blake, Frank Ocean ou Killer Mike.