Imprégné de culture rock, cet écrivain parisien rêve de révolte douce et signera, à la rentrée, un troisième roman centré autour d’une troupe « d’anciens taulards, de nouveaux crevards » et de leur humble meneuse.
« Les pas comme il faut, les mal élevés, les malhabiles, les mal finis, les mal foutus, les malades, les bancals. Les sourdingues, les doux dingues et les baltringues. » Un matin, celle que l’on surnomme « Jolene », en hommage à sa passion obsessionnelle pour la complainte country de Dolly Parton, a décidé que cette population de laissés-pour-compte ne serait plus jamais « des moins-que-rien ». Certains vivent, comme elle, dans un hôtel miteux où ils ont depuis longtemps franchi « leur point de rupture », cadre du troisième roman de l’écrivain parisien Gilles Marchand, qui sera publié fin août aux éditions Aux Forges de Vulcain. Son héroïne, une caissière au chômage à grosses lunettes, va réussir « à créer un nous avec des gens qui n’étaient jamais parvenus à être un je. »
Chouchou des libraires, l’auteur cravaté d’Une bouche sans personne (2016) et d’Un funambule sur le sable (2017) se faufile à bord de notre Arche les bras chargés de pancartes, réclamant « l’augmentation du nombre de merveilles du monde », de « faire démourir Kurt Cobain, Amy Winehouse ou Buddy Holly », « moins de trous dans la Sécu et dans le gruyère », ainsi que la réintroduction dans nos forêts d’au moins « deux familles de lutins », qui entonneront l’hymne punk alterno fraternel pour détraqués-petits-agités signé Bérurier Noir, Salut à toi (1985). Vivement Noël dans les sous-bois.
Habillage : Emmanuel Baux.
Visuel © Elfes, de Jamaal Burdel (2018).