Auteur d’un concept-album autour d’une ville fragile en 2029, ce musicien aventureux, par ailleurs travailleur social dans la Drôme, dessine un Eden de savoirs et d’égalité… sur une autre planète.
« Tout est différent, en 2029. On avance sur des brancards. » Le refrain est chanté d’un air guilleret, sur le sample d’un vieux piano de bastringue. Bienvenue à Gontard-sur-Misère, ville fragile née de l’imagination du musicien Nicolas Poncet dit Gontard, par ailleurs travailleur social à Romans-sur-Isère (Drôme). Nous sommes en 2029, titre de ce troisième album de « hip-roll-slam-pop », paru en 2019 sur le label Ici et d’ailleurs, écrit et enregistré avec Vincent Brion et peignant, par la voix d’un chanteur de variétés « qui n’a jamais risqué sa vie », l’avenir sombre d’une bourgade de 33 000 habitants, frappée par la crise et gérée par un maire « ultra-droite ». « En attendant qu’on installe l’internationale des prolos et des clodos à pigeons, on a mis en place l’internationale du pognon ; nous n’avons plus d’amis, nous avons des partenaires. »
Grimpant à bord de notre Arche, Gontard esquisse une suite plus lumineuse en forme d’idéal Eden… situé sur une autre planète, trois ans plus tard, en 2032. Certes, « l’apocalypse a eu lieu » sur Terre, mais « là-haut », la population « rajeunit », l’agriculture est « verticale » et « le monde est devenu un immense marché aux fleurs ». « Le bonheur est une idée neuve », le sexisme a disparu, le partage des connaissances semble naturel et désirable, il n’y plus de police, « pas besoin », et les sociétés ne comptent « ni esclavage, ni mensonge, ni honte, ni divinité, ni chaînes d’info en continu ». Béni soit ce prophète optimiste, qui sera en concert le 20 novembre au Mans et le lendemain à Brest.
Pour écouter l’album 2029, c’est là : https://petrolchips.com/album/2029
Image : générique de fin de Wall-E d’Andrew Stanton (2008).