Karel Appel au Musée d’Art Moderne.
Le Musée d’Art Moderne propose Karel Appel, un des grands représentants du groupe CoBrA, pour Copenhague, Bruxelles, Amsterdam, (villes des fondateurs) qui exista de 1948 à 1951, et influença l’Internationale Situationniste.
Karel Appel (1921-2006), peintre et sculpteur, s’installe à Paris en 1950, et illustre ses idées CoBrA, avec des peintures expressionnistes enfantines, tonitruantes, à grands coups de pinceaux ultra colorés et brutaux. Son groupe avait pour but de casser le clivage abstrait – figuratif, de libérer formes et couleurs selon des principes vitalistes, gestuels.
Appel se réfère à Van Gogh (néerlandais comme lui), à une figuration expressionniste mais avant tout gestuelle, primitive, enfantine…Hors des règles en usage, dans les courants précédents. Si ses toiles ont l’air un peu barbares, aux couleurs et formes violentes, c’est, dit-il « pour s’adresser à une époque barbare… «
Ses amis sont sur la même ligne : l’ancêtre Asger Jorn , mais aussi Pierre Corneille, Dubuffet, Alechinsky… Comme un courant libératoire qui veut un Art très libre, tripal et décomplexé, quitte à provoquer et barbouiller comme des rustres. Cette période d’après-guerre réveille aussi l’Art Nordique, primitif, beau et simple, aux formes lourdes et affirmés aux couleurs pures et éclatantes de fraicheur.
Il faut comprendre qu’après la deuxième guerre mondiale, pas mal d’artistes un peu déboussolés ont voulu faire table rase et revenir à un art basique, presque naïf et enfantin, comme un retour à une pureté originelle de l’Art. Là où les cultures et les civilisations avaient échoué, certains pensaient repartir à zéro, comme l’avait fait le mouvement DADA ou d’une certaine manière les surréalistes.
A vous de juger.
Karel Appel.Ll’Art est une fête. Musée d’Art Moderne de Paris. Du 23 fevrier au 20 août 2017. 11 avenue du président Wilson, Paris 16. www.mam.paris.fr
Visuels : (c) Karel Appel, Danseurs du désert, 1954