Et si, le temps d’une « Happy Hour ? », on allait explorer le futur ? Voir ce qui s’y prépare, parce que, mine de rien, comme disait Woody, « l’avenir m’intéresse beaucoup : j’ai bien l’intention d’y passer le reste de mes jours ». Lâchez ces boules de cristal, remettez le marc de café dans le compost, laissez la machine à remonter le temps au garage : on a trouvé un moyen bien plus efficace que tout ce folklore pour ressentir le frisson (réjouissant ou inquiétant, c’est selon) du futur : une série de neuf conférences du côté de Cap Sciences. Le principe est simple : une fois par mois, un thème (la gentrification, les robots, la happycratie, etc.), une heure de discussions et un petit verre de l’amitié juste après. Plutôt engageant, n’est-il pas ?
Sous la double égide du magazine Usbek & Rica et du site néo-aquitain Curieux!, on pourra donc esquisser, à main levée mais avec toute la précision souhaitée, quelques grandes lignes des horizons, des récifs et des courants de demain, avec des intervenant.e.s aux cursus et aux spécialistes des plus diverses (scientifiques, journalistes, militant.e.s, artistes, vidéastes, entrepreneur.se.s, citoyen.ne.s, etc.).
Et pour cette deuxième « Happy Hour ? » il y a fort à parier qu’un large sourire espiègle se soit dessiné sur le visage de celui ou celle qui a choisi le thème : les robots sexuels (ou sexbots, de leur petit nom trendy). Un 14 février. Joli sens du timing, y’a pas à dire.
Mais ne vous y trompez pas : derrière le gag léger, il y a là un vrai sujet. Le sexe aussi a droit a ses prospectives on ne peut plus sérieuses ; à plus forte raison même, car le sujet est commun à l’intime d’à peu près chacun.e d’entre nous. Et si on implique la robotique à tout ça, le nombre de points sensibles, d’interrogations et d’incertitudes se fait bien plus conséquent par rapport à l’usage du coussin ou de la main droite.
Après avoir servi de motif anecdotique ou central à un paquet d’oeuvres de SF (la série Real Humans, par exemple), les robots sexuels ont jumpé dans le monde IRL depuis quelques années, au Japon. S’apprêtant à débarquer sur les sols européens et américains, il est temps de se pencher sur leur cas, sur leurs implications éthiques, sociétales, technologiques, sexuels, etc.
Pour cela, deux invité.e.s : d’une part, Lucile Crosetti, designer, startupeuse et présidente de Sextechlab (une plateforme d’échanges industriels et intellectuels autour des « sextechs ») ; et d’autre part, l’informaticien et philosophe Jean-Gabriel Ganascia, enseignant-chercheur en intelligence artificielle à la Sorbonne et président du comité d’éthique du CNRS.
Alors, faut-il rêver d’androïdes qui rêveraient de nous au lieu des moutons électriques de monsieur Dick ? Réponses, tout sauf téléphonées (même rose) dans le Hangar 20.