Si Chuck Berry a pu évoquer Bordeaux dans l’une de ses chansons, ce n’est pour causer du cannelé, des tramways en panne ou de l’université d’été d’En Marche. Mais plutôt pour évoquer le vin, bien sûr, ce symbole embouteillé et gouleyant du savoir-faire local, à consommer avec modération (parce que sinon, ça fera mal à la tête le lendemain).
Mais au-delà des sempiternelles recommandations du bien nommé monsieur Évin, c’est une autre question qui animera les discussions de cette Happy Hour qui, elle aussi, portera plutôt fièrement son appellation (d’origine contrôlée ?) : le « bordeaux nouveau » peut-il être sans pesticides ?
La question peut sembler simpliste. Certaines enquêtes ont montré que ce n’était pas le cas. Des données brutes, aussi : si la vigne ne représente que 3% des surfaces agricoles françaises, elle concentre aussi 20% des pesticides utilisés. Chi-chi-chimie chimie ya, chimie yam, chimie yay !
Poussés au cul par la prise de conscience écologique, les viticulteurs du Bordelais sauront-ils faire face au défi consistant à se défaire du réflexe biocide et phytosanitaire ? Cette nécessaire évolution des méthodes ne contraindra-t-il pas les exploitants à réduire leur volumes de production, les consommateurs à devoir payer plus cher le loisir d’user du tire-bouchon ? Et quid de l’affichage des intrants sur les étiquettes ?
Pour examiner ces questions sur tous les angles possibles, la table ronde mise sur pied par Cap Sciences, Usbek & Rica et Curieux conviera Marie-Catherine Dufour, directrice technique du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (ou CIVB), la docteure en anthropologie de la santé Madina Querré, fondatrice du Biotope Festival, et le viticulteur bio Dominique Techer, secrétaire départemental de la Confédération paysanne.
Quant à la bande-son qui pourrait coller à cette réunion, ne vous raclez pas trop les parois de la caboche, en cette fin d’été l’évidence s’impose : « Summer Wine » de Lee Hazlewood et Nancy Sinatra, bien sûr.