En pleine écriture des pensées d’un faux philosophe de la Grèce antique, l’humoriste à lunettes décrit le cauchemar d’une société sans disputes ni pollution, qui le mettrait au chômage.
« J’ai cherché un mot pour remplacer stand-up, j’ai trouvé le terme de pasquinade. Ce n’est pas une tapenade avec de la pastèque. C’est un ancien mot qu’on n’utilise plus, qui désigne un valet dans les pièces de théâtre qui n’était là que pour faire rire. Et cela vient de la statue Pasquino, à Rome, sur laquelle les gens écrivaient des blagues sur le Vatican et le gouvernement de manière anonyme. La pasquinade, c’est une satire contre les puissants. Donc maintenant, je dis que je fais de la pasquinade. »
Disciple de Coluche et des Monty Pythons, comique discret, bosseur et couche-tôt, Haroun va muscler cet été son portail Pasquinade.fr, qui propose pour l’instant de visionner ses sketchs et spectacles avec, en dessous, une « barre de rire » (pour des applaudissements à intensité variable) et surtout un « chapeau » virtuel, pour rémunérer l’artiste sans intermédiaire – plateforme qu’il entend ouvrir à d’autres artistes francophones.
En pleine écriture des Pensées d’Héractète, recueil des enseignements d’un faux philosophe de la Grèce antique à paraître en novembre aux éditions des Equateurs, Haroun décrit le cauchemar d’une société sans disputes ni pollution, sans ridicule ni embouteillages (mais avec des rats propres et des cyclistes polis), qui le mettrait au chômage. « Ce monde parfaitement parfait, ça me dégoûte ! En tant qu’humoriste, j’adore que ça n’aille pas. » Gare à la pasquinade pour les cent prochaines années.
Pour réécouter Haroun dévoiler son goût pour Philip Roth, Schopenhauer ou « les bonnes petites blagues en une ligne » de Gustave Flaubert au micro du juke-box littéraire de Radio Nova, c’est là.
Visuel © The invention of lying, de Ricky Gervais (2009).