Homeland, le disque paradoxe d’un voyage par l’intérieur.
Il nous aura fallu 5 ans pour retrouver cette voix si particulière qui est celle d’Hindi Zahra, aujourd’hui âgée de 36 ans.
Un grain qui est celui de l’expérience, d’un vécu, celui d’une femme berbère hantée par le blues. Le blues en ce qu’il est un état d’esprit en sonorité, un spleen musical. Un blues de Touareg, celui qui voyage, qui est en constant mouvement, enregistré entre le Maroc, l’Espagne et Paris.
Un disque qui oscille entre chant en anglais, et chant en amazigh mais qui se permet pour la première fois des incursions en français dans le texte, pour épouser de diverses langues sa folk et son blue oriental.
Un disque de l’intérieur qui offre un entre-soi paradoxalement universel, aussi bien voyage intime qu’une ouverture réelle au monde.
Un disque touche à tout mais avec humilité et finesse: sonorités orientales, brésiliennes, cubaines, africaines se mêlent avec élégance, sous la direction d’une voix qui se mue en chef d’orchestre.
Mais la direction n’est pas menée d’une main de fer, on perçoit une certaine fragilité de celle qui nous invite sur son disque, funambule entre partage et dévoilement, réelle, tout simplement.