Rentrés de vacances dans la Bay Area, le duo de Los Angeles People Under The Stairs, composé de Double K et de Thes Ones, signait une ode à San Francisco, hymne à la vie douce sous le soleil de la baie.
Cet anniversaire, c’est l’occasion de rectifier une injustice, qui concerne un duo de hip-hop hyper talentueux venu de l’ouest des États-Unis, et qui mérite largement d’être célèbre au même titre que les rimeurs de Freestyle Fellowship ou autres diplômés du Good Life Café. Les People Under The Stairs, tandem mésestimé de la scène, qui n’avait commis qu’un seul crime : faire du rap comme ils l’entendent.
P.U.T.S
Double K et Thes Ones, se rencontrent au Martin’s, un magasin de vinyles de L.A. Les deux emcees se lient d’amitié autour d’un sujet commun, le rap, une origin story qui a tout pour rassurer les puristes du courant. Les People Under The Stairs (ou PUTS) se chargent eux-mêmes du financement et de la publication de leurs projets en puisant allégrement dans la caisse de leurs prêts étudiants, ainsi que de la production. Tous les aspects de leur œuvre sont maitrisés, et fignolés par leurs soins, des instrumentales jusqu’aux scratchs qui les perturbent.
Bien avant qu’ils sortent leur premier album The Next Step (1998), on pouvait croiser les deux têtes dans les hot spots du rap local, comme le Good Life Café, lieu mythique de la scène rap alternative, qui organisait des open mics, concours de rap libre, à South Central L.A. Dans leurs textes comme dans leurs actes, ils témoignent d’une passion pour leur quartier. Il n’y a qu’à écouter « The L.A Song », extrait de leur 3ᵉ album, pour le comprendre. Pourtant, l’amour qu’ils portent pour leur ville et sa scène rap n’est pas réciproque.
Flow Convaincant
Un public fervent les suit depuis le début, recrachent leurs phases en concert, et finance leur entreprise via l’achat de merch. Aussi fidèle soit-elle, cette armada ne suffit pas à effacer leur position dans le milieu, celle de rappeurs pas assez gangsta pour la côte ouest et pas assez taquins pour le rap potache à la The Pharcyde. Eux, ce qu’ils veulent, c’est se la couler douce et raconter un quotidien paisible, une vision personnelle et de leur environnement.
Si les cadors du rap game ne souhaitent pas s’associer aux People Under The Stairs, une histoire va prouver que leur flow sait convaincre. Un article aujourd’hui quasiment introuvable du San Francisco Bay Guardian raconte que le disquaire Mr Bongo a pu écouler tous les exemplaires de leur premier album en quelques minutes, simplement en le passant dans les enceintes de son magasin. Le dernier disque était déjà parti avant que la platine s’arrête de tourner. Seul problème, c’est un hymne à San Francisco, ou les PUTS étaient partis en vacances 2 ans plus tôt, que l’on retient du disque, et is ne se feront pas que des potes à Los Angeles avec ça.
Vu que nous, on est loin de ces embrouilles territoriales (et que de toute façon, on n’est pas du genre à se priver d’un bon disque pour des affaires de frontières géographiques) on peut en profiter sans se risquer.