Aujourd’hui on se replonge dans le second album studio de la rappeuse suédoise aux airs de jazz et de trip hop.
Neneh Cherry s’émancipe, à seulement 15 ans, de son foyer suédois au profit de Londres. Elle s’implique dans la scène avant-gardiste post-punk londonienne et se connecte avec un milieu punk féministe vivace, Cherry se rapproche notamment du quatuor The Slits (figure majeure du mouvement féministe londonien soutenu par des groupes influents comme The Clash ou les Sex Pistols). Elle intègre par la suite le groupe originaire de Bristol Rip Rig + Panicet deviendra la compagne de Bruce Smith, batteur du même groupe.
Un album peu marquant qui a pourtant fait beaucoup fait parler
Aujourd’hui, on met la lumière sur un album qui passe la barre des trente ans. Dès le premier contact avec ce disque, l’instant où vos yeux se posent sur sa pochette que l’on découvrait dans les rayons des disquaires de l’époque, on comprend déjà beaucoup de choses sur Neneh Cherry et sur le contenu de son projet.
La couverture met en scène la rappeuse en chemise blanche, une veste par-dessus, pantalon et chaussures noires. Elle tire du bout des doigts ses longs cheveux et s’accoude à une poussette d’un autre temps, que l’on pourrait retrouver dans le coin d’une braderie. Le nom de Neneh Cherry semble brodé sur le disque d’un fil de laine rouge orangé.
La thématique de la maternité a en effet accompagné la chanteuse suédoise au début de sa carrière. À l’époque de la sortie de son précédent album, elle attendait un enfant. Elle était d’ailleurs apparue enceinte de 7 mois sur scène dans l’émission britannique incontournable Top of the pops, plateau sur lequel les artistes viennent défendre leurs nouveautés musicales.
Une apparition qui à l’époque n’avait pas rendu le public indifférent et qui avait beaucoup aidé à ouvrir le dialogue sur le sujet. On trouve encore aujourd’hui sur internet beaucoup de témoignages de femmes ayant vu cette émission alors qu’elles attendaient un enfant. Ces déclarations témoignent de l’admiration de voir Neneh Cherry enceinte monter sur scène et chanter, rapper. Un live d’autant plus marquant à une époque où il n’était pas rare de faire signer des “clauses maternités” aux artistes dans les labels, sanctionnant les femmes qui attendaient un enfant. Le terme de “clause paternité » n’a étonnamment jamais été évoqué…
Le disque que l’on célèbre aujourd’hui est un échec commercial. Presque aucune des pistes n’est considérée comme immanquable dans la discographie de Neneh Cherry. Un titre a cependant attiré l’attention d’un emcee bien connu de Brooklyn, Notorious Big. Le rappeur reprend “Buddy X”, un single qui sera par la suite le sujet de plusieurs nouvelles versions club, uk garage, et qui fera vibrer de nombreuses raves.
L’original se trouve donc sur Homebrew de Neneh Cherry. L’ambiance n’est pas à la rave mais vous replonge dans une ambiance nineties où se mêlent baggy, pièces oversize et look grunge.