Un artiste psyché et complet
Kevin Ayers était un chanteur touché par la grâce, un de ces éminents représentants de l’esprit « Cool »… Il a joué avec les plus grands, la bande de Gong, et de Soft Machine qu’il a cofondé et où il tenait la basse.
Avec le merveilleux Robert Wyatt, ils nous ont offert des musiques pop et psyché, inventives, variées, poétiques et toujours mélodieuses, avec des trouvailles et des variations dignes de Captain Beefheart (autre chanteur-artiste, post pop)
Ils sont la frange magique des grands auteurs interprètes des débuts 70 – avec Kevin Coyne, Syd Barett, John Cale et quelques autres. Plus des artistes complets, que de simples rockeurs.
Le terme Rock progressif ne convient pas à Kevin Ayers qui fut vraiment trop aérien et doué pour cette école intello, parfois lourdingue.
Réécoutez « Lady Rachel » ou une autre de ces ballades inspirées et sous sa voix grave ultra douce, on comprend ce que veut dire « doué ».
Plutôt que de s’enkyster dans son Kent natal (Royaume-Uni), il a préféré se tirer aux Baléares, se retirer du show-biz et ce, dès les années 70. il ralliera ensuite le sud ouest de la France, à la recherche de coins tranquilles. Sans doute ne se reconnaissait-il plus dans cette époque étrange des années 90. Et puis, il ne voulait pas se répéter.
Voilà ce qu’on peut dire d’un garçon dont nous avons finalement été privé, pas fait pour le business, mais qu’il faut réécouter, pour un supplément d’âme.