En reportage à Alger, Aurélie Sfez a croisé Ibtissem Hattali, qui slame pour la liberté.
« J’ai commencé à écrire suite à un incident qui a bouleversé ma vie. » Un soir, Ibtissem Hattali rentre du travail, assez tard. Une mauvaise rencontre sur la route a manqué d’aboutir, pour elle, à une fin funeste. Par chance, un plus loin, un barrage se trouve sur la route. Rassurée et en colère contre celui qui vient de la harceler, elle décide de raconter au gendarme ce qu’il vient de passer. Sauf qu’au lieu d’une écoute consentante, Ibtissem ne reçoit qu’une remarque : que fait-elle à cette heure-là, tard le soir, sur la route ? C’est à peine si le gendarme, pas soucieux du tout de ce dont elle vient d’être victime, ne fait pas d’elle une « trainée » notoire. Même ressenti chez sa mère, qui, hasard malheureux, l’appelle au même moment…
De cet incident ordinaire est ainsi né, pour Ibtissem, une forme de révolte. Celle-ci s’exprime depuis l’incident via le slam, et via des textes dans lesquels s’accumulent colère, remords, espoir, et dans lesquels elle clame la liberté de la femme algérienne, vis-à-vis des hommes algériens, mais également, vis-à-vis des femmes algériennes.
Aux Ateliers sauvages, espace d’art contemporain indépendant où sont exposées, à Alger, les œuvres d’artistes engagés qui font battre le cœur créatif d’une ville qui s’élance, elle a donné rendez-vous à Radio Nova et à Aurélie Sfez.
Les Vibrations d’Alger, animé par Aurélie Sfez et Marie Misset, réalisé par Guillaume Girault, dimanche 14 avril de 18h à 20h.
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