Tout va bien.
« Le Président n’est pas là car il ne peut pas supporter une seule blague ». Ce sont les mots de Hasan Minhaj, le comédien qui s’est chargé de passer au crible tous les membres de l’administration Trump. Devant une salle hilare, chacun en a pris pour son grade, le président y compris.
Heureusement, Minhaj n’a pas cité le nouveau procureur général Jeff Sessions. Car rire de lui vaut désormais une peine de prison d’un an.
Fini de rire
Desiree A. Fairooz l’apprend à ses dépens. Cette militante de l’association féministe pour la paix CODEPINK n’a pas pu se retenir de rire lors de la commission de nomination du nouveau procureur général.
Une commission durant laquelle on a vanté les mérites du sénateur, arguant qu’il savait « traiter tous les Américains sur un pied d’égalité ». Or, Jeff Sessions, qui a été nommé par Donald Trump à l’un des postes les plus importants du système judiciaire américain, est connu depuis des décennies comme étant un raciste notoire.
« Je n’ai pas pu me retenir » raconte Desiree Fairooz. « C’était spontané. Un rejet immédiat de ce qui m’a semblé être soit un mensonge assumé, soit de l’ignorance pure. » Pour un rire, Fairooz avait été expulsée manu militari de la salle d’audience. Elle est désormais menacée de passer les douze prochains mois en prison pour « manifestation dans l’enceinte du Capitole« .
Another protester escorted out of Sessions hearing. Her original offense appeared to be simply laughing. pic.twitter.com/p6lWzBVFRW
— Ryan J. Reilly (@ryanjreilly) 10 janvier 2017
Vous reprendrez bien un peu de misogynie ?
C’est déjà face à Jeff Sessions que la sénatrice Elizabeth Warren s’était vue tout bonnement interrompue alors qu’elle tentait de lire à l’assemblée une lettre signée par Coretta Scott King, la femme de Martin Luther King.
NEW: #CorettaScottKing letter @SenWarren read on Senate floor; Warren now barred from speaking on #JeffSessions nomination #LiveDesk pic.twitter.com/YYYqT5P5xz
— Dan Snyder (@DanSnyderFOX25) 8 février 2017
King s’opposait, en 1986 déjà, à la nomination de Jeff Sessions à un poste de juge en Alabama, sous la Présidence de Ronald Reagan. Face à de nombreuses réticences liées au passé raciste de Sessions, le président avait fait marche arrière. Ce qui n’est pas le cas de Donald Trump, qui n’en a, comme d’habitude, rien à faire.
Né à Selma, ville symbole de la ségrégation raciale et du combat des droits civiques, Sessions ne s’est jamais caché d’un racisme avec lequel il a grandi dans l’Alabama des années 1950. Il avait notamment eu le bon goût de déclarer que ce qui le révoltait au sein du KKK, c’était surtout que « certains de ses membres fumaient de la marijuana ».
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