Retour chrono sur une trilogie SF plus variée qu’on le croit. 3 films, 3 époques.
Sexy cuir, punk SM, esthétique gay, bagnole post-apocalyptique pourrie, désert, violence, gazoline (prononcé à l’anglaise), road western….Ca pourrait être le clip de Jermaine Jackson : When The Rain Begins to falll
Bien tenté, mais c’est Mad Max.
Oui Mad Max, ce film de Georges Miller de 1979, tout en économie de mots, où ce cher et bel Mel Gibson, en lonesome cowboy à gros pétards, défonce les routes australiennes.
Plus que cet objet culte du film post-apocalyptique désertique, ce qui nous intéresse ici c’est son évolution et sa descendance. Voyez vous des Mad Max, y en a eu 3 et même bientôt 4, un 4 où Mel Gibson passe à l’as grand Dieu! (On parle de Mel Gibson là, faut religieusement s’adapter)
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Mad Max 1er, reste donc dans les mémoires et sur pellicule comme typique d’une esthétique fin seventies : très rude, engagée cinématographiquement, avec cette violence nue qui illustre des films comme Chiens de Paille de Sam Peckinpah, Delivrance de John Boorman ou plus délirant, le fabuleux Death Race 2000. Le tout est enrobé dans une volontaire absence de morale et de manichéisme: les flics, les punks , tout ça c’est noir cuir et cuir noir.
Le second Mad Max, sous-titré Le Défi sort en 1981 et fait une part plus belle au scenario, s’essaie à l’amitié, au sens de la communauté et de la morale, au même moment l’atmosphère sado-maso gay s’exagère jusqu’au burlesque trash (ben c’est les années 80 les mecs).
On ose la voix off et l’ensemble se rapproche d’une narration classique.
Quant à Mad Max 3, de 1985, « Au delà du dôme du tonnerre » en est le révélateur sous-titre. (Oui, aïe)
Alors là, on change completement de registre, et de coupe de cheveux tant qu’on en parle. L’humour, dont les deux premiers volets étaient dépourvus, est devenu un facteur dominant, gag à la Indiana Jones à l’appui: je poursuis un méchant, je réapparais en sens inverse avec 30 méchants à mes trousses. La très fameuse scène des Aventuriers de l’Arche perdue (1981) y est, par exemple, reproduite:
L’aire du block buster a commencé, avec sa juste mesure de blague, d’amour, de mission, de violence, et de Tina turner peroxydée, Mad Max 3 en tire toutes les nouvelles ficelles, même les musicales.
Un coffret existe avec les 3 films réunis: « Mad Max, L’Intégrale » (Comme une épilation). Si votre vie est riche et remplie, je vous conseille une nuit Mad Max, oui, les uns après les autres. En 7 ans de voitures en miette, c’est toute l’évolution d’un certain cinéma qui s’expose et c’est assez bluffant.
Edifiant j’vous jure.
Le coffret Mad Max c’est 18 euros, ça fait pas cher la leçon d’histoire.
Mad Max, L’Intégrale, Warner Bros, Oct 2008, 18€