Sur le terrain comme dans les mentalités, la guerre est désormais aussi celle des images.
C’est d’abord la texture des images qui frappe dans le documentaire d’Éléonore Weber. Du grain, une teinte grisée permanente. Et la distance d’un point de vue en surplomb. Celui des objectifs des drones militaires. Weber a compilé des séquences d’archives militaires trouvées sur le net. En accès public pour des images d’opérations qui ne devraient pas l’être. La guerre à la sauce YouTube. Entre pratiques concrètes de la guerre telle qu’elle se fait aujourd’hui et désensibilisation par un aspect irréel, quasi-abstrait. Il n’y aura plus de nuit, prend acte d’un nouveau fonctionnariat militaire pour mieux le refuser, contredire sa part désormais machinique, comme sa confusion avec un jeu vidéo. Weber y amène le recul d’un regard de cinéaste pour interroger ce que disent ces images du monde actuel, d’une société de plus en plus globalisée de la surveillance. Aussi fascinant que terrifiant, un documentaire qui prend à part entière son rôle de vigie.
En salles le mercredi 16 juin. Des places à gagner ICI.