C’était le 19 septembre 1893, il y a (pile) 131 ans, la Nouvelle-Zélande, colonie britannique autonome, devenait le premier État au monde à accorder aux femmes le droit de vote, soit 51 ans avant la France.
Menée par Kate Sheppard (1848 – 1934), fondatrice de l’Union Chrétienne de Tempérance des Femmes, une association qui bataillait pour la prohibition de l’alcool, source, en partie, des violences que les femmes subissaient de la part des hommes, la lutte finale fut épique. Les différents combats menés jusque là avaient préparé l’opinion. Tous les voyants étaient au vert en 1893 pour faire vaciller les mentalités et plier le pouvoir.
Un travail d’équipe
C’est une pétition qui a porté le coup fatal. Les pétitions étaient devenues à l’époque une forme de protestation courante auprès de la Chambre des communes britannique. Une pétition d’une rare originalité puisque composé de 546 feuilles de papiers, collées ensemble.
Résultat : un rouleau de papier de 270 mètres sur lequel 24 000 femmes, un quart des femmes adultes néo-zélandaises, avaient apposé leur signature. C’est ce document, symbolique, mais pas que, déposé au parlement qui a contraint les parlementaires à se prononcer pour le droit de vote des femmes, comment justifier auprès de ses administrées au féminin un refus devant une mobilisation de cette ampleur…
C’est ainsi, par l’Electoral Bill du 19 septembre 1893, que les Néo-Zélandaises, y compris les Maoris, obtenaient enfin le droit de vote. Deux mois plus tard, elles se rendaient aux urnes pour le premier tour des élections législatives, 82 % des femmes inscrites sur les listes électorales se déplaçaient alors aux urnes, et Kate Sheppard était immortalisée sur les billets de 10 dollars néo-zélandais.