Chaque jour, Radio Nova met un coup de projecteur sur un titre. Aujourd’hui « Internet » de Isaac Delusion.
Imaginez : vous êtes encore enfant, sur le siège arrière de la voiture, lors d’un trajet retour de vacances. À la frontière entre rêve et éveil, la lumière des réverbères défile à travers la fenêtre. Une voix cristalline sort de la radio, et vous berce au rythme des vibrations du moteur : c’est « Internet », le nouveau single d’Isaac Delusion.
Loïc Fleury, seul aux commandes, continue sa pop rêveuse aux accents british. Le groupe qui avait ambiancé nos Nuits Zébrées lors d’une date restée culte à Metz, se résume désormais à un seul homme. « Let Her Go », premier titre de l’album, est nostalgique, teinté de la lueur orangée des fins d’après-midi. Le soleil est couché sur le reste des morceaux : Lost and Found est crépusculaire. La nuit, c’est le domaine du rêve. Là où la lumière diurne éclaire et distingue, la frontière entre réalité et fantasme devient poreuse lorsque le soleil est couché.
« Il y a autour de cet endroit des énergies particulières, particulièrement fascinantes et inquiétantes » raconte Loïc Fleury à propos du Morbihan, lieu de composition de l’album. Le confinement a été pour lui l’occasion d’acquérir un terrain dans la région. Le menhir qui trône en son centre, a clairement infusé l’album, le teintant d’une couleur mystique.
Une ambiance particulière s’en écoule. Le rêve, passage liminal permettant d’entrevoir des futurs jamais advenus et de renouer avec des passés oubliés, y est omniprésent. Ainsi que le disait Novalis, poète allemand, dans ses Hymnes à la Nuit à propos du sommeil : « Tu portes, messager secret, la clef de la demeure des bienheureux et des mystères infinis.« . Isaac Delusion est ici ce messager, ouvrant une porte onirique et vespérale.