« Mimi, c’est fini et dire que c’était le festival de mon premier amour » pourrait chanter sous un tombereau de tomates mures à point, un Hervé Villard du troisième millénaire si on l’y autorisait.
Mimi c’est fini, le festival « pas pareil » proposé par l’A.M.I. (Aide aux Musique Innovatrices) qui donnait à voir et entendre depuis 1985, les musiques des moutons à cinq pattes, les musiques hors normes, les musiques qu’on entend peu ou pas ailleurs, a fini par tirer sa révérence, à rendre l’âme. MIMI est bien momort, pour reprendre la terminologie d’une édition passée.
Un jour peut-être, quelques analystes lacaniens ou économiques se pencheront sur son cas pour tenter de comprendre les raisons de cette sortie de route, de ce crash, mais en attendant et parce que l’heure est à la reprise après des mois confinés, au retour à la vie sous pass, intéressons-nous à ce J.E.S.T. qui vient nous signifier avec amour, en ce début septembre, qu’il n’y a Jamais d’Eux Sans Toi, pas plus qu’il n’y a d’omelettes sans casser les œufs. Et quoi qu’on fasse, quoi qu’on dise : pas de publics sans artistes, pas d’artistes sans public. C’est ainsi !
A l’heure du small is beautiful, des versions courtes, des édits et des shorts d’été ; pantacourts ou bermuda longs, avec ou sans fleur, Jamais d’Eux sans Toi s’adapte à l’air du temps, au minimalisme ambiant et plutôt que de dérouler le tapis rouge aux artistes du monde entier, pose un paillasson que foulent ceux qui crèchent tout près, ces apprentis mages qui tels les futurs rois qu’ils seront un jour, déboulent chargés de cadeaux sonores confectionnés durant le confinement dans les ateliers/studios de l’A.M.I. à La Friche la Belle de Mai. Ils ne s’appellent ni Balthazar, ni Gaspard, ni Melchior, juste Lois Lazur, Panoptique et Nenïa Irä. Du 1er au 3 septembre, selon un programme à découvrir sur le site de l’AMI, ces trois jeunes artistes et leurs amis (T.I.E., Gaspar Claus, Uli Wolters, Elodie Rama, Nicolas Cante, Fred Berthet pour un hommage à son ami Sebastien Bromberger…) proposeront une série de concerts, performances, DJ-sets à même d’explorer le futur proche dans un environnement qui joue lui aussi la carte de la proximité (Couvent Levat, en l’Eglise de la Belle de Mai, place Caffo et sur le Toit-Terrasse de la Friche). Une ballade en circuit court, une sortie d’usine des plus excitantes qui remet le réseau et les échanges au cœur du processus de création, réseau et échanges dont on a été privés ces derniers mois.
Et quoi de mieux pour célébrer le défunt MIMI que d’ouvrir grand les fenêtres de la création aux courants d’air de l’innovation artistique et sonore, en invitant jeunes et moins jeunes à découvrir à la croisées des chemins , ces Objets Sonores non-identifiés.
Le 1er septembre au Couvent Levat de 14h à22h30.
Le 2 septembre Eglise de la Belle de Mai, place Caffo de 16h30 à 21h30.
Le 3 septembre sur le Toit-Terrase de la Friche la Belle de Mai de 19h à 23h