L’EP « Tomorrow Comes The Harvest » regroupe le producteur américaine et le batteur nigérian.
L’un, Jeff Mills, fait partie des producteurs techno les plus influents de l’histoire, et, depuis la sortie de ses premières productions au terme des années 1980 (il fonde notamment le label Underground Resistance avec Made Mike Banks en 1990), multiplie, stakhanoviste, les expériences en tous genres, des productions hypers technoïdes de ses premières années (« The Bells », « Cocaine ») à sa conception d’une nouvelle bande-son pour le Metropolis de Fritz Lang en passant, au début des années 2000, par sa collaboration avec l’Orchestre Philharmonique de Montpellier.
L’autre, Tony Allen, figure iconique lui aussi, fait partie des batteurs les plus capitaux de la planète, et ce depuis son rôle prépondérant dans l’émergence de l’afrobeat, cette fusion de highlife et de funk envisagée, dans les années 70, avec son ami d’alors Fela Kuti. Plusieurs collaborations de très grand prestige (Sébastien Tellier, le super-groupe The Good, the Bad and the Queens, Doctor L, Air, Charlotte Gainsbourg…), une carrière « solo » redoutable, et cette citation, élogieuse au possible, de Brian Eno, qui avait dit de lui qu’il était « peut-être le plus grand batteur qui ait jamais vécu ».
Aujourd’hui, voici l’Américain Jeff Mills et le Nigérian Tony Allen regroupés au sein du même projet, et de l’EP Tomorrow Comes The Harvest, un disque composé de quatre titres dans sa version européenne (et d’autres dans une version japonaise, comme l’avaient par exemple fait les Daft Punk sur leur album Random Access Memories) et porté par le morceau « The Seed ». Le disque sort le 28 septembre chez Decca Records, et s’annonce au moins aussi excitant que ces instants que partagèrent il y a quelques mois, en live, les deux hommes, comme ce soir de décembre 2016, dans l’écrin intime du New Morning, à Paris, filmé par nos camarades d’Arte Concert.