Jerico n’est pas loin de Medellín. À peine une poignée d’heures de transports les séparent. Et pourtant ce n’est pas le même monde, pas la même Colombie que celle que l’on a l’impression de connaître vu d’ici.
Le village que dévoile Catalina Mesa dans son documentaire déroute dans un premier temps. Ce havre de paix à l’ombre des montagnes et d’une statue de Jésus a quelque chose d’idyllique au pays des Farcs. Mesa remonte le fil d’une autre histoire du pays, celles de ses femmes. Elles sont une douzaine à se raconter, au gré d’anecdotes sur leur quotidien . Et pourtant, derrière les façades aux couleurs apaisées, les intérieurs des maisons semblent aussi marqués que ce qui sourd derrière ce chœur féminin.
Plus Chilita, Faviola, Rosa, Luz, et les autres s’expriment, plus il saute aux yeux que ces femmes sont seules. Elles s’y sont faites, n’en sont pas forcément tristes, parce qu’elles y ont gagné une paradoxale autonomie.
Cela n’empêche pas les regrets comme cet amour qui n’a pas survécu au racisme, ou ce deuil d’un enfant impossible parce que son corps n’a jamais été retrouvé.
Discrètement, Jerico incarne les mœurs et une culture locale, celle où les femmes sont fortes à force de souffrances intériorisées. Des ombres qui s’immiscent derrière ces murs et ces voix chaleureuses, vivante. À l’image d’une lumière, naturelle ou intérieure qui émane d’un documentaire malgré tout optimiste, empreint d’une idée de réconciliation, de résilience.
En salles ce mercredi 20 juin, gagnez vos places avec Nova. Le mot d;e passe pour participer au tirage au sort se trouve par ici.