Pédés, beurs, musulmans, pauvres : les boucs émissaires des temps modernes sont dans le nouveau Ravages
« Because I’m a girl », je n’ai pas le droit de conduire en Arabie Saoudite. « Because I’m a girl », je reçois une balle dans la tête quand je veux aller à l’école, moi pakistanaise de 16 ans. « Because I’m a girl », c’est le nom de la nouvelle organisation canadienne PLAN, citée dans le 9e numéro de la revue Ravages, la revue mauvais esprit éditée par Nova Editions, laquelle cette fois-ci, cœur battant et tripes au vent, porte sur les boucs émissaires. Elle égrène ses combats sur tous les fronts avec une joie ravageuse. Artistiques, théoriques, littéraires, pamphlétaires, photographiques, tous les moyens sont bons pour bousculer votre conscience, la plume armée d’une brillance érudite et poétique.
Parmi la foultitude de boucs émissaires, j’ai tilté sur la taule ; un taulard anonyme s’exprime du fond de son trou blafard histoire d’allumer le feu, la poudre. Son témoignage s’intitule « comme un chien enragé ». Sa lettre a circulé à grand flot sur la toile, évidemment son épicentre n’est autre que la honte de la république : nos prisons en France. Un décor infâme, merdique au possible !
Ça sent le fumier, les cafards, le bourdon, ça suinte, ça s’effrite. Vous vivez dans une cellule de 9m2 parqué avec quatre autres forçats. Vous vous lavez dans une douche infestée de champignons, de déchets, vous chopez forcément des maladies comme l’hépatite. En somme, vous vivez dans la crasse, les repas y sont dégueulasses. Qui plus est, pour vivre en prison, de l’argent est nécessaire. Vous gagnez très peu même si vous travaillez, en plus vous ne signez pas de contrat de travail, donc vous n’avez pas droit au Smic, ni aux congés payés, ni à un arrêt maladie. Autre humiliation épique, vous subissez la perversité du maton, un bourreau qu’on pourrait comparer à un enfant triturant une poupée ou le cadavre d’une grenouille. Racisme, sexisme, domination, homophobie… tout est encore pire que dehors, tout est décuplé !
A travers cette lettre, vous découvrez la vie de chien des détenus. Un grand merci à la bravoure de notre détenu anonyme… Ca fait mal, ça fout en colère, c’est la réalité des prisons en France, c’est l’un des papelards electrochocs et chauds du nouveau numéro de Ravages, dans tous les bonnes herboristeries le 15 mai !