Chaque jour, Radio Nova met un coup de projecteur sur un titre. Aujourd’hui : “Comme Nicolas Ker” de Judah Warsky et Gilbert Cohen.
L’un a fait partie, pendant un temps, des programmateurs de Radio Nova, fonda le label Versatile Records (I:Cube, Zombie Zombie, Château Flight, Acid Arab…), officie depuis des années comme DJ et producteur sous le nom de GILB’R. Gilbert Cohen : le genre de mec à caler le récit de ses rêves sur des productions plus bizarres encore, et à en faire un disque (ce projet existe vraiment et s’appelle J’ai rêvé).
L’autre a sorti ces dernières années (Painkillers & Alcohol en 2012, Bruxelles en 2014, Avant/Après en 2018) quelques disques mêlant les idées de chanson française, de cold-wave, de psychédélisme synthétique, le tout avec une poésie crue et versatile (jeu de mots) rare dans un paysage musical où les prises de risque peuvent s’avérer largement limitées.
Ensemble, Gilbert Cohen et Judah Warsky viennent de sortir L’Aurore sur le label du premier nommé, un disque plein de ritournelle, de poésie douce et limpide, de très bonnes idées, d’hymnes potentiels à ces fêtes qu’on aurait pu ne pas faire et qui nous ont finalement traquenardé au pays des merveilles. Ce genre de dérives bienheureuses que le duo nomme “L’appel au pied”, le genre de fêtes contre lesquelles on lutte avant de s’y faire entraîner, de gré ou de force, de s’y perdre, de s’y retrouver, bref, vous connaissez.
Autre summum, car ici, il y en a plusieurs, l’hommage du duo au grand disparu de la pop underground made in France : Nicolas Ker. L’ancien leader de Poni Hoax s’est éteint en mai 2021 et quelques mois plus tard, il est célébré sur quelques rimes drôles et tristes signées Judah Warsky. “Maintenant je suis fier comme Nicolas Ker”, “J’serai six pieds sous terre comme Nicolas Ker”, “J’aime bien prendre un p’tit verre comme Nicolas Ker”, “Parfois j’suis plus très clair comme Nicolas Ker”, “Parfois j’suis vénère comme Nicolas Ker”, choisis la rime que tu préfères.
“Parfois il f’sait chier, parfois il f’sait même un peu flipper, mais il nous manquera… Nicolas”. Tout est dit, n’ajoutons rien.