Rencontre au Sakifo Muzik Festival avec le trio formé par le pilier de la scène électronique réunionnaise
Juste avant leur concert, dans une tente qui jouxte la grande scène où Ibrahim Maalouf se produit, Jako Maron m’accueille avec ses deux musiciens. Jako, c’est un prodige de l’île de La Réunion, pionnier du maloya électro, qui a non seulement influencé Aphex Twin sur un titre mais a aussi fini par collaborer avec lui. Le producteur, multi-instrumentiste, DJ, et rappeur-chanteur compte une dizaine de disques à son actif sous divers pseudonymes, chacun reflétant un projet distinct, ce vétéran de la scène électronique réunionnaise propose des productions d’une précision remarquable, taillées pour les dancefloors, hypnotiques, tout en intégrant l’essence des rythmes ancestraux. Le maloya, symbole de résistance des populations africaines ayant fui l’esclavage, préservant ainsi des rythmes continentaux au sein d’une musique longtemps interdite, jouée en secret, puis revitalisée et aujourd’hui célébrée dans les clubs par Jako.
Au sein de Kabar Jako, diverses sonorités électroniques s’entremêlent harmonieusement avec les rythmes traditionnels, dont l’acid techno se distingue particulièrement. La transe, cependant, ne se limite pas à l’œuvre des machines ; elle est amplifiée et portée par un maloya brut et vivant, évoquant l’intensité des cérémonies en direct. Pour accomplir cette fusion, Jako Maron collabore avec le percussionniste Jean Amémoutou-Laope et le chanteur Axel Sautron. Ensemble, ils forment un trio charismatique qui, inspiré par l’esprit du mouvement Rave, revitalise les traditions de l’océan Indien. Ils défient les normes de la musique électronique et propulsent le maloya dans une nouvelle ère.
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