La Potion prend un vol de nuit pour le Lubéron à la rencontre de Knud Viktor, pionnier dans l’art de la peinture sonore.
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Peintre et photographe Danois né à Copenhague dans les années 20, Knud Viktor voulait s’imprégner de la lumière si particulière du sud de la France, celle qui a tant fasciné Van Gogh avant lui. Mais assez vite, Knud le peintre ferme les yeux : il est pris par le son, envoûté par la polyphonie du vivant autour de lui…
A l’aide de micros artisanaux qu’il fabriquait lui-même dans sa bergerie-atelier-studio, Knud Viktor se met à enregistrer, avec une extrême sensibilité, les vibrations des roches, le son du vent dans les feuilles, des cascades qui chantent, de la croissance des asperges, du vers dans la pomme qui gratte, du ballet nocturne des petits ducs, des escargots qui mâchouillent de la laitue, la dialogue des cigales et même des lapins qui rêvent…
Pendant près de 40 ans, dans une tentative de préserver la richesse de son environnement sonore, Knud Viktor traque l’infiniment petit, l’imperceptible, l’éphémère et l’incommensurable, jusqu’à composer La Symphonie du Lubéron, considérée comme son plus grand chef-d’œuvre.