Ce collectif suisse a confectionné un bot qui passe ses journées à commander des objets sur le dark-net.
C’est grâce au site de Libération que nous avons découvert ce Random Darknet Shopper – un robot confectionné par un duo d’artistes suisses et spécialement pensé pour évoluer à l’aveugle dans le dark net. L’idée a beau être simple, elle n’en est pas moins très forte : en donnant à leur bot quelques 100$ par semaine et la liberté d’avancer librement dans ces sphères illégales du web, le collectif suisse ! Mediengruppe Bitnik parvient à réifier en des objets l’inconnu que symbolise normalement le côté obscur de la force 2.0.
Leur robot commande, aléatoirement, des objets et chaque semaine les deux artistes reçoivent ses achats. Dans ces pochettes surprises d’un nouveau genre, il y a évidemment de la drogue (le darknet sert notamment à cela), mais également des objets plus inattendus : des contrefaçons de grandes marques, des jeux de clés PTT anglaises, des paquets de cigarettes à prix cassés, des livres numériques, des cartes bleues visa … Ces rescapés de l’obscur qui sont ensuite exposés à la galerie Saint-Gall en Suisse.
Evidemment ce projet excite chez nous le sentiment de transgression et notre curiosité de découvrir ce qui se cache habituellement à notre vue. Mais il permet aussi de comprendre que le darknet ne sert pas uniquement de plateforme aux grands cyber-criminels, mais qu’il est devenu un outil d’illégalité basique, de petits larcins – et que chaque objet dont nous nous servons au quotidien existe dans une version interlope.