Entre DJ et VJ – l’art de combiner le visuel et le musical.
Le quoi ? Le VJing – cette discipline qui est le pendant du DJing, c’est à dire l’art de mixer des images, des vidéos, des représentations graphiques, comme un DJ combine les sons. Souvent, cet art est compris comme une performance en temps réel et que l’on découvre dans des expositions, en tant que performances, ou accompagnant des concerts.
Mais que dire quand une forme de manipulation des vidéos lie intrinsèquement images et sons ? Certains puristes nous diront que non, il ne s’agit pas de VJing à proprement parler et pourtant cette discipline entre mash up & sampling fait résider sa force dans sa combinaison entre le visuel et le sonore – faisant de ses créateurs des VJ autant que des DJ. Certains connaissent déjà Kutiman, qui a beaucoup fait parler de lui et qui a fait connaître la discipline grâce à son projet ThruYOU. L’idée est simple, mais sacrément bien réalisée. Se servant de vidéos publiées sur Youtube, il a décidé de les combiner pour créer des morceaux à part entière. Un peu de harpe par-ci, une leçon de piano, un bassiste de l’autre bout du monde – le créateur met bout à bout des combinaisons musicales particulièrement réussies. Et voici que naissent des morceaux à 50 mains – le premier que l’on avait découvert s’appelait « Mother of All Funk Chords » :
Ce concept-album avait eu un succès fou, lors de sa sortie en 2009. Et l’inventeur très discret a décidé de refaire parler de lui cette semaine, en publiant un teaser de son prochain album Thru-You Too dont la sortie est prévue le 1er octobre prochain. Et en quelques années, si Youtube s’est certainement enrichi de millions de vidéos de plus ou moins bonne qualité, Kutiman a su sélectionner les meilleures. Son titre « Give It Up » est génial, tant d’un point de vue sonore que grâce au voyage qu’il permet entre les différentes sphères de ceux qui y ont collaboré sans le savoir.
Or Kutiman, qui a permis à cet art de prendre de la lumière, n’est pas celui qui lui a donné naissance. Pour retrouver un de ses fondateurs, il faut remonter à 2004 et au projet de Guillaume Delepierre « Giovanni Sample« . A l’époque, le compositeur va puiser des dizaines de vidéos des quatre coins du monde – Mondovision est d’ailleurs le nom de son second opus, de toutes les époques pour créer des pièces simplement dingues.
L’artiste boucle, retravaille, ajuste, et soumet l’image à un rythme habituellement associé à la partition musicale. La qualité de son morceau composite vient à la fois de la force des images que le vidéaste est allé dénicher, mais aussi de l’art très précis de la combinaison. Malheureusement, Giovanni Sample – un des meilleurs de la discipline, ne souhaite pas profiter du développement de celle-ci pour revenir sur le devant de la scène (à l’exception d’un court morceau en 2009). On se contente donc d’écouter, de regarder, de redécouvrir ses deux morceaux qui sont de véritables oeuvres d’art.