#FaceCritics : comment un dispositif détesté de tous a-t-il fini par changer l’histoire de la musique ?
Au début des années 2000, un petit outil débarque dans l’industrie musicale. D’abord popularisé par la musique raï, puis utilisé par la chanteuse Cher, c’est rapidement le milieu du hip hop qui s’empare de cette méthode de production intitulée l’auto-tune. En corrigeant les tonalités, ce logiciel permet à tous de chanter de façon plus ou moins naturelle. Kanye West est un des premiers à s’en servir dans son album 808’s Heartbreak.
Evidemment, comme souvent avec Kanye West, il ne fait pas consensus. Les oreilles de ses fans sont surprises, froissées, décontenancées. Au milieu des années 2000, un véritable débat de fond se crée entre les amateurs d’instru à l’ancienne et les modernes prêts à découvrir les potentialités de ce nouveau joujou. Jay Z par exemple prend parti et chante une hymne anti auto-tune, tandis qu’en France Booba s’empare de cet instrument sans tarder.
Et dix ans après la généralisation de l’auto-tune, le rap est loin d’en avoir fini avec ce jouet qui continue de diviser. Ainsi PNL, nouvelle sensation du rap français, ne plait pas à tout le monde. Les deux frères originaires des Tarterêts en usent et abusent mais l’assument. Ils devancent même les critiques que l’on pourrait leur adresser.
Et pourtant, à mi-chemin entre sentiments et cloud rap, PNL convainc le monde entier. Le mois dernier ils ont en effet fait la une du magazine The FADER, l’un des médias RAP US les plus influents.
Alors l’avenir se chantera-t-il au vocoder ? Peut-être, et les critiques continueront d’affluer. Mais la musique ne serait rien sans ces mouvements de révolte et de contre-révolution successifs.
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