Dans un nouveau clip ensorcelé.
Début septembre, la jeune New-Yorkaise fraîchement débarquée dans le monde du hip-hop, dévoilait sa première mixtape, 1992. On y retrouve le morceau Brujas, dans lequel Destiny Frasqueri, de son vrai nom, rend hommage à son héritage africano-indigène (Nigéria- peuple Taïnos). Il fait aujourd’hui l’objet d’un clip dans lequel Princess Nokia met en scène la culture de ses ancêtres.
Ses ancêtres – tout comme ceux des jumelles franco-cubaines Ibeyi – ce sont les Yorubas. Une civilisation qui occupait au XIXème siècle une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, avant d’être éparpillée suite à la traite négrière, en Amérique et aux Caraïbes notamment. Ce sont aux croyances et pratiques de la religion Yoruba mais aussi de la Santería – qui en est son dérivé populaire à Cuba – que la jeune rappeuse décide d’évoquer.
Avec ce morceau, la rappeuse dénonce l’oppression subie par ce peuple, auquel on empêchait de réaliser ses cultes, et en fait une affaire personnelle en clamant : « Don’t fuck with my energy ! ». Dans une interview avec le magazine Trax, elle confie : “Nous avons été enlevées à nos traditions. Ces traditions correspondent à une part très importante de notre identité génétique. Nous, femmes métissées, souffrons de ces idées reçues et de cet arrachement”
Ce clip est construit sur la puissance évocatrice de l’image. Il s’ouvre sur un groupe jeunes femmes qui se tiennent la main, face à une personne couverte d’un voile bleu ciel, la couleur de Yemaya, la déesse de la mer pour les Yorubas. La séquence est accompagnée par la voix Djali Brown-Cepeda, sur un chant traditionnel.
Les néréides deviennent sorcières dans la forêt, où elles prient, dansent et semblent invoquer une puissance supérieure. Le titre du morceau, Brujas, désigne d’ailleurs toute personne se livrant à de la sorcellerie maléfique (brujería en espagnol). Pour faire passer son message, Princess Nokia peut compter sur son rap autoritaire, soutenu par les beats des producteurs Blanco et Dj Bass Bear.