Le festival du vote.
L’utopie en marche continue en Tunisie, après Djerbahood je suis allée le vérifier pour vous au festival Pop in Djerba, un miracle prometteur d’une nouvelle ère pour la Tunisie qui mise sur les arts et l’organisation d’évènements pour un avenir meilleur ! Comme me l’a dit Dirty Vega : « le droit à la fête est un droit inaliénable, à rajouter dans la déclaration des droits de l’Homme ! »
Et la fête a duré trois jours, où j’ai vu se succéder sur la scène du Djerba explore la drum and bass irrésistible d’Elsa do Brazil accompagées par une Flavia Coehlo à la performance vocale musclée, le glamour électro de Yasmine Hamdan très attendue en Tunisie, la générosité citoyenne de Nawel Ben Kraïm entre folk et pop, elle a offert avec la danseuse contemporaine Sandra Dachraoui une performance dans les rues d’Erriad sous fond de street-art gratuit et magique entre chiens et loups suivi d’enfants au sourire ravi..
J’ai rencontré et dansé sur les mix des DJ Tunisiens comme Dirty Vega tatoué et jeune chef d’entreprise sérieux dans ses affaires mais qui ne se prend pas au sérieux, représentant de l’esprit « Marsa » une sorte de movida à la Tunisienne dont le siège historique est la boite « le carpe diem » à Tunis, en haute saison il emploie 90 salariés et mixe la house et le hip-hop avec délice. J’ai rencontré le duo Tic et Tac , élégants et plein d’humour avec leur mix électro-house qui a mis le feu dans la boite de nuit à ciel ouvert.
Le Dj Nakata a mis la passion de la musique au service de la fête à la Beach party, stewart dans le civil, il navigue entre aéroports et platines.
Bref j’ai rencontré la Tunisie vivante et créatrice d’un futur souriant et c’est Raya Ben Guiza-Verniers, une jeune femme brune coupe à la garçonne, sourire déterminé et T-shirt «ashkan» dessiné par la styliste en vogue Latifa Hizam qui m’a donné les clés pour comprendre la révolution culturelle et citoyenne que la Tunisie est en train de vivre. Le résultat des élections en est la preuve puisque on assiste à une représentation de toutes les composantes de la société Tunisienne. La fête citoyenne jusqu’au bout puisque la beach-party où les rencontres et les échanges de fichiers vont bon train s’achève avec le départ des bus citoyens mis à la disposition des festivaliers pour les raccompagner à leur bureau de vote respectif « je m’éclate et je vais voter » semble être le leitmotiv de Pop in Djerba.
Quand je rencontre Ziad Chergui à l’hotel Radisson pour la conf de press, j’avoue avoir été admirative face à ce jeune homme au service de l’office du tourisme Tunisien aussi impliqué dans cette expérience du droit à la fête, il me raconte non sans fierté comment il a convaincu sa hiérarchie de le laisser faire.
L’histoire commence quand Georges Lucas laisse derrière comme cadeau à la région de Tozeur, les décors de Star Wars… Le sable a envahit le décor et le gouvernement Tunisien a autre chose à faire quand l’idée de faire parallèlement à Save Mos Espa, une parade en costume de Star Wars avenue Bourguiba et dans le désert avec une chorégraphie de Happy (dark vador est irrésistible) germe dans l’esprit de Ziad et de l’équipe de Star Wars Tunisia Fan Club, la vidéo voit le jour et attire 2 millions de clics, reprise sur la page fan de Star Wars et de Pharell William, la levé de fond donne 150 000 euros, les travaux de désensablement commencent et l’apothéose de cette sucess story citoyenne est l’évènement « les dunes électroniques » qui reviennent en février à Nefta , une expérience à vivre au cœur du Sahara .
Si je résume : le sreet art de Djerbahood en septembre, le festival Pop in Djerba en octobre, le festival des Oasis en décembre et les dunes électroniques en Février, la Tunisie est bien vivante et prépare sa révolution culturelle si j’en crois Ymen Berhouma, une jeune plasticienne qui parle ainsi :
« J’ai décidé de me lancer dans le commissariat de l’art en Tunisie depuis peu.. Je connais grands nombres d’artistes tunisiens. On a envie de faire bouger les choses…En proposant des expositions de groupes … Travailler dans le collectif.. Se vendre aussi!!!… J’offre également mon atelier à des jeunes artistes qui cherchent à exposer… En se basant sur un système de troque… Une œuvre offerte contre des murs… Loin de l’esprit d’une galerie… Le projet en cours » autoportrait » rassemble 23 artistes ! 20 tunisiens 1 algérien et 2 français !!! Ça sera pour le 29 novembre à GHAYA Gallery à Sidibousaid ! Une galerie jeune de 6 mois !!! Ce qui reste essentiel pour moi c’est ma peinture!!! Rien de tous ces projets n’aurait été possible, si je n’avais pas avancé moi même !!! » Vous l’avez compris Tunisie ? work in progress et je suis heureuse de poursuivre la vocation de Nova, découvrir et faire connaître de nouveaux talents !